C'était completement excitant cette idée de fête forraine. Oui, vraiment, je me sentais comme une gosse avec Huggy comme ça. C'était bien non ? Comment ne pas être aux anges de partager ce moment avec mon meilleur ami ? Les explosions de couleur m'enchantaient les pupilles, me rendaient folle de joie, et j'avais envie de sauter partout. Oui vraiment c'était merveilleux. Alors je restais accrochée à lui jusqu'a ce que mon regard ne croise un petit loup en peluche. Bien sur le stand était pour les gosses, mais on était jeune, on avait tout le temps de s'occuper de ces choses la, c'était juste fabuleux. J'aimais. J'adorais. J'avais envie d'avoir ce loup et que mon meilleur ami me le gagne. Mes gros yeux de chaton - loup - tout triste firent le travail et il acceptait d'essayer.

« T'es un ange ! » Grand sourire aux levres je le regardais avec le petit fusil a la main, et j'essayais de comprendre comment ça devait marcher. Ah, il fallait tirer sur des balons quelque chose comme ça, et Huggy plaisantait un peu. « Oui ! Un vrai chasseur ! Bouh ! J'aurais presque peur dis donc ! » Enfin, des chasseurs comme lui, je voulais bien en croiser tous les jours moi, personnellement. Mouais. Enfin, pour le moment, il loupait sa cible, et je faisais une bouille un peu boudeuse, tout en continuant de rester à ses cotés pour l'encourager !

Loupé. Encore loupé. Et puis soudain. Bim ! Il en avait eu un. Et moi je lui sautais dans les bras. « Tu vois t'es le plus fort ! » Gros bisous sur la joue. Mais bien sur il n'avait pas encore gagné et il fallait qu'il en mette encore deux. Hum.... Encore un ! Il venait encore de faire mouche et mon sourire s'elargissait.... Jusqu'a ce que je ne me retrouve avec le petit fusil entre les mains. Mais... Mais... Mais non ! Je boudais presque comme une gosse !

« C'est pas du jeu ! J'ai même pas eu l'habitude de tirer moi ! » Et puis et puis... En plus, si on gagnait pas et bien ça serait ma faute et je serais toute triste et ... Oui, mais non, il avait l'air determiné, et puis il y'avait quand meme une petite etincelle de malice de défi. Je souriais alors, et je me resignais. « Bon ! C'est parti alors ! » Yeux plissés ! Je respirais longuement et je restais un moment à regarder les mouvements des ballons en face de moi. Rayan m'avait appris à me servir des armes a feu et même si je n'en possédais pas et que je n'aimais pas ça du tout, je m'etais moyennement bien debrouillée. Cela dit ça n'était pas pareil ici... Bon. Un. deux.... Un.... BANG. Et je visais juste a coté du ballon.... Mon air ne pouvait pas être plus désolé.

« Beuh j'ai perdu ! » Je me sentais toute triste du coup, mais bon, ce n'était qu'un jeu pour enfant, on allait pas se formaliser de ça non... ? Et puis c'était qu'une peluche ! Baaaaah ! C'était pas bien grave, ma joie de vivre reprenait le dessus sur le reste et j'attrapais la main d'Hugins, en lancant à la peluche un regard qui disait « Tu va voir toi ! Quand on aura fini le tour, on reviendra et on te gagnera » puis je prenais la parole. « Tu veux faire quoi maintenant ? »

La tension entre la femme qui venait d'arriver et nous deux était plus que palpante et legerement dérangeante. Mais étant par nature quelqu'un qui se fichait un peu des veuves esseulées et des frustrées notoire, je ne reagissais pas vraiment. Je souriais un peu quand Mali resserait ses mains sur mes hanches pour m'empecher de bouger. C'était un peu comme si elle s'accrochait à moi pour ne pas perdre pieds. Mais c'était bien comme ça. J'étais la pour elle, je ne bougerais pas. Non... Je ne bougeais pas non plus quand elle posa sa tête sur mon dos et que la fille nous insulta plus ou moins.. tentant de nous provoquer. Non. En fait je ne reagissais que quand Maligna se tendit toute entiere et je me levais l'entrainant à ma suite, entrelaçant mes doigts avec les siens. Je serais la pierre qui la maintenait sur terre si il le fallait, et j'esperais que nous pourrions eviter un combat qui n'aurait pas lieu d'être. Qui ferait rien de bien a part des stupidités...

J'aurais pu soupirer mais au lieu de ça je glissais une réplique insolente, tendrement provocatrice, et justifiais notre départ. C'était dommage en effet disait elle, mais elle me promettait le lapin le plus gros du stand et je souriais en coin, une canine doucement sortie. J'aimais bien mes canines, elles étaient sexy je trouvais. - Oui c'était la digression inutile sur les canines mais soit. - Au revoir disait elle, et moi je me contentais d'un vague hochement de tête. J'étais plus sociable d'habitude mais cette fille m'avait légerement irrité. Plus loin nous serions, mieux je me porterais. Et mieux Maligna se porterait elle aussi.. Je grognais presque. Mais je ne dirais rien. Mali' et moi parlerions de ça, plus tard, loin des oreilles indiscretes...

Quelques pas. Ça ne faisait que quelques secondes que nous étions parties du banc ou se trouvait blondin et son amie detestable, que j'appercevais une magnifique blonde... qui visiblement avait aussi attiré l'oeil de Maligna. Je souriais, hochant la tête quand elle me murmura que c'était un joli petit lapin. Je me tournais vers elle, la regardant avec mes grands yeux emplis d'envie et de taquinerie. « Et ce lapin la Mali, est ce que tu me le gagne ? » Un clin d'oeil. Je n'avais pas laché sa main et nous arrivions en direction de la blonde. D'ici peu nous serions quasiment devant elle. Elle sentait l'humain, elle sentait bon...

Oui, Annie avait tendance à vite se faire des amis, aussi vite qu'il se faisait des ennemis d'ailleurs. Ayant un caractère bien défini, il était le genre de personne soit qu'on adorait, soit qu'on ne pouvait pas supporter. Annie, lui, avait tendance à voir tout ceux qui lui parlait comme un ami, jusqu'à ce que certain lui mette leur poing dans la figure.
Maligna et Zirah ne semblèrent pas vouloir contredire Annie qui les présenta joyeusement à son mentor. Mais Dusty sembla en savoir déjà pas mal sur les deux demoiselles. Écoutant sans relever le fort sarcasme dans ses paroles, Annie se retourna vers ses deux copines d'un air curieux.
Alors c'était ça un Reynard ? Ceux qui ne mangeait que des animaux, les végétariens ? Annie avait eu tendance à les imaginer maigre et sale comme un mélange vampire de hippie et de clochard, mais les deux jeunes femmes qui lui faisait face ne ressemblait en rien à cela.
Il sembla s'intéresser un peu plus à l'autre clan, mais dès que Dusty mentionna des jouets, l'excitation chassa tout intérêt.
- Chouette ! Je vais en gagner plein plein ! s'excita-t-il comme le plus puéril des gamins en se dandinant sur place. Tir à la carabine ? Lancer de balles, de fléchettes ? Pêche aux canards ? Les yeux d'Annie tourbillonnèrent autour de lui sans qu'il ne sache quoi choisir.
Alors qu'il s'apprêtait à simplement suivre les deux Reynard, envoûté par les termes " joli petit lapin" de Zirah, Annie sentit son téléphone portable vibrer. Il le prit et lu le message qu'il venait de recevoir. Voyant le nom de Lena apparaître, le visage d'Annie s'illumina. Surexcité, il attrapa Dusty par le bras et lui montra son portable avec le simple texto "Je te vois." de son amie, sans se soucier du fait que Dusty ne connaissait peut-être pas cette personne.

Sautillant sur place pour apercevoir l'auteur du message dans la foule de la fête foraine, Annie mit un certain temps à repérer la jeune vampire aux cheveux clairs. Lorsqu'il croisa son regard, son visage se fendit d'un grand sourire alors qu'il agita les bras frénétiquement.
- Repérée ! Repérée ! s'écria-t-il en pointant la jeune fille du doigt pour que Dusty comprenne de qui il parlait. Sans attendre, il trottina dans sa direction en tentant d'éviter les petits enfants et leurs parents. Il parvint à éviter de justesse de piétiner un gamin qui faisait ses lacets d'un air très concentré, mais dans son élan bouscula une personne et chuta avec elle.

- Toi ! s'extasia joyeusement en reconnaissant la jeune fille de la bibliothèque. Il avait oublié son prénom mais pas son délicieux parfum qui vint flotter dans ses narines. La bonne odeur le fit sourire, mais comme il s'était bien nourri, aucun signe de soif de sang n'apparu sur son visage rayonnant. Étrangement, Annie ne sembla pas trouver nécessaire de se relever et de permettre à Gwen d'en faire autant.

- Des nouveautés concernant les vampires ? demanda-t-il curieusement sans se rendre compte de la situation délicate dans laquelle il mettait la jeune humaine. Plus on est de fou plus on rit, non ? Annie ne pensa pas au delà de cela alors qu'il s’apprêtait à réunir une Servantès plutôt remontée, une humaine délicieuse et trop curieuse et une jeune vampire avec des problèmes de self-control.

je m’étais douté que Marcus était bien plus fort que moi. Il avait l’entrainement de l’armée, il était mercenaire, il était bien plus entrainé que moi. Ceci dit ce n’était pas pour savoir qui était le plus fort entre lui et moi, car ça je savais depuis bien longtemps. C’était lui. Mais j’aurais espéré qu’en mettant un peu de compétition dans tout ça, il finira par prendre gout à être ici. Mmm visiblement pas trop. Je l’observais un court instant. « Ce n’était pas pour ça que j’ai fait ca. » C’était difficile. Je ne savais plus trop comment je devais réagir avec lui. Avec tout ce qu’on s’était dit, tout ce qu’on avait avoué l’un à l’autre… Ce n’était pas facile. Je tentais pourtant de le faire rire, de le détendre, de retrouver quelque chose, même si ce n’était qu’une onde d’amitié, au moins ca serait déjà ca. Car en ce moment, je ne savais pas trop ce qu’on était. On n’était ni amants, ni amis. On n’était que des connaissances avec un passé un plus lourd que d’habitude. Bon on choisit une peluche… Euhm… mon regard parcourait les plusieurs nounours. Je voulais quelque chose qui ne soit pas trop encombrant. Quelque chose de petit. Tiens voilà il y en avait un qui me plaisait, un petit nounours bleu, il me faisait penser à celui que j’avais quand j’étais gamine. Je le pointais du doigt le nounours et quelques minutes plus tard je me retrouvais avec ce nounours dans les mains.

Puis Marcus proposait d’aller dans le train fantôme. Pour s’éclater ? J’arquais un sourcil. Je doute fort que cela allait pouvoir nous effrayer. Mais quelque part ça pouvait être amusant et puis je voyais bien que Marcus tentait de faire de son mieux. Par contre voilà que tout à coup il se mit devant moi. J’arquais un sourcil. « Marcus ? Je peux savoir ce que tu fais… ? « Je ne savais pas trop ce qui lui prenait. Je ne voyais personne de dangereux. Quoi vampire ? Lycan dans les parages ? Pourtant j’avais beau regarder je ne voyais personne qui semblait être un danger. Finalement je posais ma main sur son bras. « Allé viens, monsieur garde du corps on va dans le train de fantôme. » Je souris et le tirait vers le train fantôme. On n’allait pas s’éterniser sur ce stand quand même. Et puis Marcus ne devait pas être si protecteur envers moi, je savais bien me défendre.

Si ce n’était pas pour cela, c’était pour quoi alors? Marcus n’arrivait pas à la comprendre, ne pas comprendre les femmes d’une manière générale, sauf peut-être avec Ruby, ce qui était assez perturbant, mais il avait un semblant de confiance en elle pour qu’il la laisse le soigner au besoin, enfin son loup, pas lui. Il n’écoutait pas vraiment Crystal, sauf au moment où elle le tirait, lui détournant le regard de la jeune femme brune, il l’avait bien senti, mais elle ne semblait pas être en chasse et n’arrivait pas à se détendre. Il était vrai qu’il n’était pas le seul loup sur terre, mais il n’aurait pas pensé qu’ils seraient ici, donc les vampires devaient les côtoyer aussi ? Il parlait des humains, enfin pensait aux humains, ces derniers ne savaient pas, pour la plus grande majorité, leur existence, pour eux ce n’était que de simples histoires à dormir debout.

« Euh, non, rien, j’ai cru… non rien laisse tomber. » disait-il doucement sans chercher du regard celle qui était ‘comme lui’. Mais elle était partie, plus loin, le vent ne tournait pas en sa faveur, mais il avait capté son odeur, ainsi, il pourrait la reconnaitre, s’il la croiserait un jour, il n’avait pas réellement prêté un regard à son visage, il se fiait plus à l’odeur, c’était plus unique que tout le reste. Il jetait un regard sur ce que Crystal tenait dans les mains, un nounours bleu, petit de surcroit. Dommage, il aurait pensé qu’elle aurait prit plus grand, quitte à ce qu’il le lui porte. Rien que l’idée le fit sourire un instant et cela apaisait ses traits tirés des derniers jours

  « Le train, ok. » Disait-il plus pour lui même que pour quelqu’un d’autre. Ils arrivèrent devant l’entrée, une queue les attendait, mais contrairement à ce qu’il aurait pensé, elle n’était pas si longue que cela, les ‘fauteuils’ étaient des deux places, à croire qu’il fallait obligatoirement passer par cette attraction pour être collé à l’autre, ce qui ne lui déplaisait pas, au contraire, mais il se demandait comment réagir avec Crystal dans le noir et comment elle allait réagir surtout. Ils arrivèrent devant l’un de ces fauteuils à bascule, s’arrêtant devant eux et lorsque celui qui s’occupait de cette maison leur dit d’entrer avec un rire qui aurait pu faire froid dans le dos à de simples humains, Marcus grimpait à l’intérieur prenant la main de Crystal pour l’aider à monter et s’asseyait, reposant sa main sur sa propre cuisse.

  « Et bien voyons voir si cela est aussi effrayant qu’il l’indique sur la pancarte.» Disait-il en souriant. Il faisait des efforts pour éviter de lui montrer qu’il n’en avait absolument rien à faire de cette fête, les bruits environnants n’étaient pas de son gout et excitaient le loup sans le vouloir, lui avait envie de fêter cela à sa manière, qui ne serait pas du tout gérable. Les immenses portes s’ouvraient devant eux deux et les bruits de chaines, les cris enregistrés, le fait que l’intérieur ne soit éclairé que par des crânes, bougies, lumières affaiblies, de fausses toiles d’araignées, sans compter les innombrables faux morceaux de chair humaine… L’ensemble donnait plus envie de dormir à Marcus qu’autre chose et préférait regarder les réactions de Crystal durant ce court voyage. Il se mettait de coté et l’observait, il avait envie de voir comment elle réagissait dans cette maison qui ressemblait plus à une maison de poupée à ses yeux. 

Notre petit lapin venait de nous être volés devant notre nez par Annie et sa copine malpolie. Et je me sentais trés en colère. Trés blasée aussi. Aggripant la main de Maligna je soupirais un peu. Je n'aimais pas que l'on touche ce que je convoitais. Ca me rendait un peu capricieuse peut être, mais j'avouais crever d'envie d'avoir touché à cette lapinette. C'aurait été une joie de la reduire à un instrument de plaisir. Oui. C'aurait été un plaisir. Mais non, ce plaisir m'était oté par nos deux precedents interlocuteurs. Et Maligna leur lançait une nouvelle réplique cinglante. Enfin, elle me la lançait à moi, mais nous savions trés bien qu'ils l'entendraient. Moi, je ne répondais qu'a peine en hochant un peu la tête. Je boudais. Non, Maligna n'y était pour rien, mais maintenant il ne restait plus grand chose. Il ne restait plus grand monde d'interessant. Enfin, la femme aux cheveux longs ornés de meches rouges la bas était plutot mignonne, mais quelque chose en elle ne m'attirait pas. Quelque chose comme son odeur de ... chien mouillé... ? Mouais... Je gromelais un peu et je posais ma tête sur l'épaule de Maligna. « Peut être que finalement ils aiment les lapins eux aussi. M'enfin, ils auraient pu trouver le leur. En plus ils vont nous l'abimer.»

Une moue blasée et je tentais de suivre le regard de mon amie. Bon ça serait un autre lapin du coup. Mais elle me designait un groupe composé d'une femme et deux hommes. Ils n'étaient pas beaux. Enfin les hommes. Bah... Y'en avait un qui faisait un peu feminin, mais... Bref. C'était pas le genre de lapin qui me plaisaient. Quoi quela jeune femme était assez charmante. Avec l'air un peu... niais peut être. Enfin, l'un d'eux était un Phénix et l'expression voler dans les plumes était la plus adaptée de toutes, même si elle n'était pas trés charmante. Je hochais un peu la tête. « Allons y » 

Et sans la lacher j'avancais avec elle, a ses cotés, nous incrustant presque dans la conversation des trois personnes. « Bonjour les lapins » Je n'avais pas vraiment envie d'être méchante avec un ami de Roxxie ou quoi que ce soit. En fait je ne savais pas trop ce que je faisais la. Je ne m'amusais plus... Et puis en plus, la jolie femme... Elle s'en allait.... Pfff. Bien. Regardons un peu les messieurs... ? Ouais. Non. Je restais collée à Maligna, on verrait bien, elle aurait probablement quelque chose à dire elle.

Je n'avais pas eu le petit loup. Je ... me sentais emplie d'une tristesse sans fin. D'une tristesse sans fond. Et je me sentais un peu gamine, d'être triste pour ça. Mais bon, j'avais pas eu le droit a avoir une telle enfance. Quand je voyais des petits cherubins qui couraient partout en s'accrochant à leurs parents, je me rendais compte que j'avais perdu tout ça. Ou plutot que je n'avais pas eu l'occasion de le vivre. C'était quand même sacrément triste d'avoir grandi avec la vie que j'avais menée. Avec le vide qui était ancré en moi. L'absence d'une famille. L'absence de ces bons moments. Enfin ,c'était pas bien grave, je vivais avec la famille que j'avais choisie. Rayan que.. je ne voyais pas trop en ce moment, Huggy, Nina, que je voyais souvent par contre. Et même cette jolie vampire qui venait souvent au restaurant. J'étais bien avec eux. Je n'aurais changé pour rien au monde. Mmmh, qu'importait. Il fallait que je fasse attention à ne pas être trop dépressive, parce qu'Huggin venait de me faire un grand sourire en redonnant quelques pièces au forain. Ouais, on devait dire ça comme ça.. forain, ça faisait tille dans ma tête, et que maintenant il visait et juste. arf. Juste encore…. Non… ET BINGO. Il avait le petit loup et j'étais la plus heureuse des femmes. Et joyeuse à en crever je lui sautais dans les bras, serrant à la fois mon meilleur ami et la peluche qu'il tenait dans mes bras. « T'es le meilleur ! je t'aime ! » Grand sourire, nous pouvions peut être passer à autre chose maintenant. Comme….

Quelque chose comme les nuages roses, qu'il achetait en bon gentleman. Et alors que je me collais les doigts en essayant de croquer dans cette boule de ... sucre toute fine, je souriais comme lui, comme une gamine qui decouvre la vie ou du moins ses bons cotés. « Ché trop bon ! » ... On ne parle pas avec du sucre plein la bouche Askja ! Ça se fait pas ! Oui mais... Les gamins ils le font bien eux Et nous on était vraiment comme des enfants dans cette fête foraine. Et Huggin me regardait desormais avec une bouille toute chou me demandant d'aller dans l'immense roue lumineuse qui surplombait tout. Oh.... Il était trop chou comme ça. Je ne pouvais pas m'empecher de le prendre de nouveau dans mes bras. Je crois... qu'on était juste les adultes les plus mignons de ce coin du globe ! Fallait nous voir agir comme ça, avec nos gueules de chaton et nos reactions spontanées.

« Allez viens ! On y va. » Et j'attrapais du bout des doigts le sucre qui lui collait au coin des lèvres pour le nettoyer, avant de l'attirer à ma suite vers la grande roue, payant nos deux places au gars qui faisait tourner la bestiole, et m'installant dans une des... nacelles a coté de mon meilleur ami. Wow... J'espere que j'avais pas le vertige. J'avais jamais testé un truc qui montait aussi haut.

D'un mouvement de la main je lui montrais l'étendue de la ville avec les lumieres partout et tout. « Regarde ! C'est magnifique ! » Et je posais ma tête sur son épaule pour mieux profiter du spectacle. Mon loup en peluche entre les bras, mon meilleur ami a coté de moi. J'oubliais presque que la pleine lune serait bientot la...

« Tu veux faire quoi aprés ? » On allait pas deja rentrer à la maison hein ? Promis ?

L’homme qui nous faisait rentrer me fit tourner les yeux vers le plafond. Il pourrait facilement faire peur à des gosses, mais pas à moi. Moi j’avais vu et vécu avec des gens qui manquaient réellement une casse et autant vous dire que si je n’avais pas peur des cinglés je n’aurais surement pas peur d’un homme qui tente d’en jouer un. Enfin je devais bien me douter que ce tour de train n’allait pas me faire peur. Montant avec Marcus, le fait d’être proche de lui ne me dérangeait pas. Je ne l’aurais pas demandé de m’accompagner à cette foire si sa compagnie me dérangeait vraiment. Mais bon… j’étais difficile à comprendre, la plupart du temps je n’arrivais pas à me comprendre alors… Le fauteuil se mit en route et j’observais donc l’intérieure de cette maison hanté. J’entendis des cris, des hurlements, des rires…. Rien de bien vrai… Frankenstein, la sorcière, le loup-garou, le zombie…. Le vampire…. Tous faux, et c’était tellement cliché. Cependant je sentis un regard sur moi. Tournant ma tête, je remarquais que c’était Marcus. Il faisait noir, mais le faible éclairage des lieux me permettaient de croiser son regard. « Tu sais que c’est le train fantôme…. Et pas le train Crystal. T’es censé tourner la tête à droite et à gauche… » Je souris doucement, même si je me demandais bien ce qu’il pourrait être en train de regarder. Qu’est-ce qu’il voyait lorsqu’il me regardait ? Arf non je n’avais pas envie de savoir. Détournant mon regard, voilà qu’on se retrouvait dans une cimetière avec…. Des squelettes qui tentent de sortir de leur tombe… Cliché. Et j’étais sur le point de faire une remarque débile à Marcus lorsque mon regard s’attardait sur l’inscription sur une des tombes. Katherine Anderson. Je clignais les yeux. Katherine Rasterson. Je devenais dingue… Une vague de soulagement s’échappait. Rien qu’en pensant lire le nom de ma mère mon cœur s’était brutalement acceler. Mais ce n’était que mes yeux, qui m’avaient joués un sale tour. Finalement ce petit tour de train fantôme aurait quand même réussit à acceler mon rythme cardiaque. Et je me sentis stupide. Je n’avais pas peur d’un vampire, ni d’un lycan, mais d’une chimère du passé si ? C’était stupide… Tellement ridicule. Je fus contente lorsque le tour touchait à sa fin et que je pouvais sortir de là.

Je n’aimais pas le silence entre Marcus et moi. Et parce que je ne voulais pas parler de ma petite frayeur, d’ailleurs je me disais qu’il ne l’avait probablement pas remarqué. « Dis-moi… Est-ce qu’il y a une chose sur terre qui puisse t’effrayer ? » On avait tous peur de quelque chose non ? Je me demandais ce que c’était pour Marcus. En tout cas pas le train fantôme. Je souris doucement. Je tentais de trouver une certaine amitié avec lui. Mais c’était pas facile, on n’avait pas l’habitude d’agir ainsi. D’habitude on se collait, on jouait, mais jamais on se retenait comme maintenant.

« Je sais bien que c’était le train fantôme Crystal… Je préférais te regarder plutôt que ces jouets, c’est tout…» Répliquait-il sans trop savoir comment elle le prendrait. Ils sortaient du train rapidement et l’envie de la tenir par le cou comme avant le taraudait à un tel point, qu’il finit par mettre ses mains dans ses poches, il fallait qu’il trouve quelque chose à faire, il fallait qu’il se dépense un peu. Acheter du matériel à mettre dans l’une de ses grandes pièces vides ne serait pas un mal, au contraire, il pourrait ne pas être obligé de la fuir physiquement. Cela irait mieux dans quelques temps, lorsqu’il… Il n’en savait rien et cette incertitude le rongeait de l’intérieur. Déambulant en dehors des marches de cette maison, Marcus réfléchissait intensément à ce qui pourrait lui faire peur, même la mort ne lui faisait pas peur, alors qu’est-ce qui pourrait lui faire avoir des suées ? La réponse venait d’elle-même en tournant la tête vers la jeune femme, c’était elle ! Pas le elle dans le sens où Crystal lui ferait peur, non, c’était parce qu’elle ne serait plus là et ça, c’était ce qui lui ferait peur, se retrouver seul malgré tout, même s’ils n’étaient plus que des… amis… Ce mot semblait vouloir l’étouffer royalement, mais autant être honnête avec lui et avec elle, Crystal le prendrait comme elle le voudrait.

« En fait… Ce… Arrêtes-toi une seconde s’il te plait. » Il la tournait vers lui, les décalant un peu sur le coté, le grillage vers le parking était juste au bord de sa veste. Posant ses mains sur les épaules de la prime, il les lui tenait sans forcer dessus, si elle le voulait elle n’aurait qu’à se dégager sans effort. Se baissant à son niveau, il plantait son regard dans le sien, ses mots auraient plus de poids.

« Ce qui me ferait peur, serait de ne plus t’avoir dans ma vie d’une quelconque manière… Je sais qu’on ne retrouvera probablement jamais ce que l’on à pu avoir avant, je parle du meilleur, pas de tout le reste, je ne sais pas si nous pouvons être amis, mais je sais que je ne peux pas ne pas t’avoir dans ma vie… Tu comprends ? Tu…» Marcus s’arrêtait net, un bruit, une odeur caractéristique de vampires en chasse, il ne pouvait pas le louper, il en avait déjà croisé et s’il y en avait, c’était qu’il y avait forcément un ou plusieurs humains en danger. Il fallait trouver un stratagème pour éviter que Crystal ne le suive, il ne voulait pas qu’elle soit en danger et quoi de mieux qu’elle ne reste dans la foule ? Une idée et vite, parce qu’il n’allait pas rester longtemps ainsi, les yeux à la regarder de trop près et lâchant une de ces épaules, il fouillait dans sa poche arrière, comme s’il cherchait quelque chose.

« Merde… Je crois que j’ai paumé mon portefeuille… Ca ne te dérange pas de faire la queue pour la grande roue ?» Il y avait tellement de monde attendant pour monter, qu’il aurait largement le temps de sortir, d’aller broyer quelques vampires et de revenir tranquillement, enfin c’était ce qu’il pensait. « Le temps que je fasse le chemin inverse, si cela se trouve je l’ai laissé sur le comptoir des peluches… On pourra continuer cette conversation dans la grande roue, d’accord ? » Il caressait du doigt le visage de la jeune femme et faisait demi-tour se dirigeant vers la maison hantée, il fallait qu’elle y croit, lorsqu’il se rendit compte qu’il pouvait très bien ne plus la revoir après cela. Retournant auprès d’elle rapidement, il n’avait qu’une dizaine de pas à faire, il enlevait sa veste, dont le portefeuille était dans la doublure et la lui posait sur les épaules. « Comme ça tu n’aura pas froid… Je, je reviens vite… » Il allait partir lorsqu’il eut un doute sur le revenir, une appréhension, un frisson le traversant et venait cueillir ses lèvres, ressemblant à s’y méprendre à un baiser d’adieu. Puis sans un mot, il filait comme le vent, les vrais méchants n’attendaient jamais les faux héros comme lui !

Spoiler: