De retour de Paris, Elysa demanda à Adam de la déposer au manoir. Si elle n’avait plus de sang sur elle, puisqu’elle s’était lavée avant de prendre l’avion, elle avait néanmoins besoin d’un bon bain bien chaud. Elle ôta sa robe de couturier qu’elle avait gardée, et se glissa dans la baignoire où de l’eau bouillante coulait, parfumée par du bain douche odeur Monoï. Rien de tel pour se relaxer. Quelle soirée. Elysa se passa une main sur le visage, épuisée. Pas physiquement. Mais mentalement. La journée avait été riche en émotions. Hunter. Le marché passé avec lui. Adam. Paris… Isis. Le clan. Elysa soupira. Elle devait réfléchir. Elle devait vraiment réfléchir. Cette situation n’était pas tenable. Combien de temps lui restait-il avant que sa matri ne découvre le pot-aux-roses ? Ce qui mettrait en danger Elysa, évidemment. Mais aussi Hunter. Et peut-être même cette famille qui était la chose la plus importante pour lui. Depuis des jours, des semaines, elle savait que leur relation était vouée à l’échec. Il ne voulait pas être transformé. Préférait vieillir et mourir. N’aimait pas les vampires. Ils allaient droit dans le mur. Et pourtant… Les sentiments qu’elle avait pour lui…Elle inspira profondément et expira lentement, pour se calmer. Combien de temps elle resta dans le bain ? Une heure sans aucun doute. L’eau n’était plus très chaude. Ce qui l’ennuya. Alors elle sortit. Elle se sécha les cheveux puis, enroulée dans sa serviette de bain, s’assit sur son lit. Et elle se retrouva face à elle-même, s’étant installée involontairement face au miroir ancien qui trônait dans sa chambre. Elysa… Si avant elle aimait se regarder dans le miroir, voir ses traits toujours aussi fins, ses yeux sadiques… Sa vue lui brisa le cœur, cette fois. Ca ne pouvait plus durer. Adam avait raison. Se levant, elle enfila un jean, une blouse et des escarpins avant de s’élancer vers sa voiture.

De longues minutes plus tard, elle se garait devant la maison de Hunter. Il était trois heures du matin ? Elle n’y songeait même pas. Un vampire se moque de l’heure qu’il est. Un humain, un peu moins, mais bon. Elle frappa à la porte, attendit, puis comme il ne venait pas ouvrir, elle frappa à nouveau. Et cinq minutes plus tard, Hunter ouvrait finalement la maudite porte. Sans attendre qu’il l’invite à le faire, elle entra, passant devant lui sans avoir prononcé le moindre mot. Elle se dirigea vers le salon où ils avaient couché ensemble pour la première fois depuis leurs retrouvailles. Elle l’entendit fermer la porte d’entrée et marcher vers elle. Elle se tourna pour lui faire face au moment même où il arrivait près d’elle. « Ca ne peut plus durer, Hunter. » Et à peine avait-elle lâché la bombe qu’elle se jetait sur lui, l’embrassant à pleine bouche, les mains posées en coupe autour de son visage. Elle se colla à lui. Elle avait beau savoir que leur relation était vouée à l’échec, elle ne pouvait s’empêcher de le désirer encore et toujours.

Pour la première fois depuis bien longtemps Hunter pouvait enfin se reposer un peu. Pas de shift tardive, pas d’horreurs dans sa tête. Non y avait que le calme de la nuit. Et alors qu’il était à peine 22h, Hunter s’endormait déjà. Il n’y avait aucun problème dans le ciel, que des étoiles qui lui promettait une nuit calme et douce…. Mais que c’est beau de rêver. Chez n’importe quel autre humain la nuit aurait pu être normale. Mais pas chez Hunter Cal Blaire. Car c’était en pleine nuit qu’une tarrée venait frapper à sa porte. Dans un premier temps, quand on est réveillé en pleine nuit, on pense à ceux qu’on aime. A notre famille. Est-ce que quelque chose n’allait pas ? Est-ce que c’était Victoria ? Ruby ? Alors il ne prit pas la peine de mettre quelque chose sur lui. Torse nu avec son pantalon de pyjama il descendit les escaliers pour ouvrir la porte avant même de l’avoir touché. Et c’est alors qu’il remarquait la vampire qui se trouvait sur le seule de sa porte. Elysa… Que voulait-elle ? Mais il n’eut pas le temps de lui dire quoi ce soit qu’elle s’était déjà fait un chemin vers son salon. C’est dans un soupir qu’il fermait les portes, sa main passait dans la nuque. Qu’est-ce qu’il voulait se recoucher dans son lit et oublier la femme qui venait de frapper à sa porte. Car oui, il ne voulait pas penser à elle. C’était compliqué, c’était illogique et puis ca ne servait à rien. Car cette relation était damné dès le jour ou les lèvres s’étaient touchés.

Dans le salon « Elysa. Je peux savoir ce que » Mais il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’elle s’était déjà littéralement jeté sur lui pour l’embrasser. C’était pour ca qu’elle venait à cette heure-ci ? Automatiquement il prolongeait son baiser avant que son cerveau se met en alerte et que ses deux mains se posent sur ses épaules à elle pour la repousser assez pour la fixer dans les yeux. « Je peux savoir pourquoi tu me sors de mon lit à une telle heure ? » C’est vrai que pour une créature de la nuit cela ne voulait probablement rien dire. Mais elle disait que tout ca ne pouvait pas durer, et quelque part il en était conscient également. « Qu’est-ce que tu fais ici ? »

Bon, ok, elle le sortait de son lit de bon matin, voire de très bon matin. Mais que voulez-vous ? Elle était censée vivre la nuit alors… Bon. Le vaccin leur permettait de vivre le jour, comme tout humain normal. Mais … Mais voilà. Elle aimait la nuit. Et elle n’aurait pas réussi à dormir. Elle devait venir voir Hunter. Il fallait qu’ils parlent. Sauf que maintenant qu’elle était dans son salon, ce n’était plus de parler dont elle avait envie. Et il avait répondu à son baiser, aiguisant un peu plus l’envie de la Servantes. Avant de se reculer, de la repousser, lui arrachant un gémissement plaintif.

« Je peux savoir pourquoi tu me sors de mon lit à une telle heure ? »

Elysa soupira puis se recula avant de faire les cent pas dans le petit salon. « Ca ne peut plus durer, Hunter. » Elle soupira une nouvelle fois puis se tourna vers lui, après un geste impuissant des bras. Mais évidemment, il insistait, voulant savoir ce qu’elle faisait chez lui. « J’ai eu envie de te voir… Et il faut qu’on discute. Même si pour l’instant j’ai plutôt d’autres envies que celle de discuter… » Ce qui ne semblait pas être son cas. « Je ne sais plus si je t’ai parlé un peu de l’organisation des vampires à Dublin. On est deux clans. Et on a une sorte de Reine, dans chaque clan, à qui on doit obéir… Ma Reine a découvert que quelque chose n’allait pas chez moi. » Et du coup ils étaient dans la merde. Elle, lui, et sa famille. Ce qui ne lui ferait pas plaisir. « Notre marché… C’était une mauvaise idée. » Comment avait-elle pu croire pouvoir tromper tout le monde ? Y compris elle-même ? Elle n’était pas une Reynard. Encore moins une Phénix. Elle faisait partie des Servantes. Elle fait partie des Servantes. Et ce n’est pas pour rien. Autant son clan s’attend à ce qu’elle tue, autant elle aime ça. Et son voyage à Paris avec Adam le montre bien. « J’ai… des sentiments pour toi mais… On ne peut pas continuer comme ça. Ce n’est pas moi et c’est… dangereux. »

« Si tu acceptais d’envisager la transformation, ce ne serait pas aussi grave mais… Monsieur est têtu. » Bon, ok, ce n’était pas rien de devenir un vampire, une créature censée être immortelle. De mourir pour renaitre ensuite. Mais… Il y avait des avantages à être un vampire ! Avantages qu’il refusait de prendre en compte, évidemment. « Enfin… Peut-être n’as-tu tout simplement pas de sentiment pour moi. Il faut que je sois réaliste. J’ai accepté de changer pour toi mais tu ne veux pas entendre parler de changement de ton côté… » Elle eut un sourire triste. Ca faisait mal à encaisser mais c’était… Clair. S’il l’aimait, il voudrait ou accepterait de la rejoindre. Au lieu de vouloir la changer en quelqu’un qu’elle n’est pas et ne sera jamais.

Hunter se grattait la tête, il ne comprenait à peine ce qu’elle foutait dans son salon à cette heure-ci. Enfin au moins ses voisins et surtout sa famille n’aurait pas vu la vampire débarquer chez lui. Et voilà qu’elle lui parlait de deux clans de vampire et d’une reine ? Hunter avait envie de rire. Une reine ? Sérieux…. Mais puis il se rappelait un peu plus les paroles de RoxXie par rapport à sa famille et comment ils voyent les choses là-bas. Il hochait la tête, même si il trouvait l’idée d’avoir une monarque à la tête des vampires tout à fait ridicule. Mais il était d’accord avec elle, tout cela était ridicule. Et il le savait, il l’avait toujours su. Et au fond il ne savait même pas pourquoi il avait accepté tout ca… Peut-etre parce qu’il n’avait pas réfléchit assez, peut-etre parce qu’il avait simplement suivit son cœur. Ce n’était pas elle.. mmm, pas elle ou pas la personne qu’elle voulait être ? « Dangereux pour qui ? » Il croisait les bras sur sa poitrine. Dangereux pour elle ou pour lui ? Ou les deux ?

Mais voilà qu’elle ne tardait pas à remettre l’immortalité sur le tapis. Il soupirait. Pourquoi devait-elle faire ca à chaque fois ? Il ne voulait pas devenir un vampire. Il était sorcier, humain et il voulait le rester. La vie éternelle ne l’intéressait même pas. « Ca n’a rien avoir avec être têtu ou pas. J’aime être humain. J’aime savoir que tous les moments que je suis en train de vivre peuvent être les derniers. » Qu’est-ce qu’elle pouvait être lourde avec sa transformation. Cependant il fut touché par les paroles d’Elysa. Elle l’aimait ? Ah misère… vampire amoureuse d’un sorcier. Mais ses paroles étaient complétement injustes. « Je veux bien changer ma manière de manger pour toi, mais je ne veux pas donner mon humanité. Tu compares des choses qui ne sont pas comparables. »

« Dangereux pour qui ? »

C’est tout ce qu’il retenait de son monologue ? Elysa soupira. « Moi… Toi… Et peut-être même ta famille… » Elle détourna les yeux puis les reposa sur lui, pour voir comment il prenait ce qu’elle venait de lui dire. Déjà qu’il semblait mécontent de la voir s’inviter chez lui à une telle heure, mais alors avec ce qu’elle venait de lui dire… Elle se passa une main dans les cheveux, les ramenant vers l’arrière. Si seulement…. Rahhhh. Si seulement il acceptait ne fut-ce que d’envisager…

« Ca n’a rien avoir avec être têtu ou pas. J’aime être humain. J’aime savoir que tous les moments que je suis en train de vivre peuvent être les derniers. »

Ahurie par ce qu’il venait de dire, elle eut un rire nerveux. « Tu aimes penser pouvoir mourir à tout instant ? Sérieusement ? Tu… N’as aucun rêve ? Il n’y a rien que tu aimerais réaliser avant de mourir ? Tu pourrais mourir demain que ça te serait égal ?! » Elle n’en revenait pas. Ce n’était pas… Normal. C’était incroyable. Il était incroyable. Elle soupira une énième fois puis enchaina à nouveau, soulevant le doute qu’elle trainait en elle depuis quelques temps maintenant. Il ne l’aimait pas. Elle s’était fait des films. L’amour rend aveugle, il parait. Eh bien, elle n’aimait pas ça. Pas du tout, même.

« Je veux bien changer ma manière de manger pour toi, mais je ne veux pas donner mon humanité. Tu compares des choses qui ne sont pas comparables. »

Elysa leva les yeux au ciel et soupira. Bon, ok, il n’avait pas tout à fait tort mais… Cette conversation ne menait nulle part. Il ne cèderait pas. « Penses-tu que j’arriverai à te convaincre un jour ? » Elle connaissait déjà la réponse. Mais elle avait besoin qu’il y réfléchisse une dernière fois. « Alors nous n’avons rien à faire ensemble. Je ne peux pas continuer à me faire passer pour ce que je ne suis pas. » Ce que c’était douloureux… Elle eut l’impression que son cœur se brisait. Ce qui n’était pas possible, évidemment. Après quelques longues secondes à fixer le sol, elle releva la tête vers Hunter. Il allait lui manquer. A moins qu’ils ne trouvent un moyen de… De faciliter la séparation ? Après tout, il avait accepté de sortir avec elle si elle cessait de tuer. Mais … Silencieuse, séductrice, elle s’avança vers lui, posa ses mains sur son torse, les remonta jusqu’à son cou, se hissa sur ses orteils et l’embrassa doucement.

Que ca soit dangereux pour lui, Hunter s’en foutait bien. Par contre sa famille… Là elle venait de toucher un fil sensible. Pourquoi est-ce que cela deviendrait dangereux pour sa famille ? Allait-elle les menacer ? Est-ce que les siens allaient les menacer ? Mmmm il optait pour la deuxième option et cela ne lui plaisait pas du tout. Même si ils étaient des sorciers et que quelque part ils pouvaient se proteger,i l ne voulait pas non plus prendre le risque qu’un membre de sa famille se fasse tuer ou blesser par des vampires. Elysa ne tardait pas à parler de la fatalité humaine… la mort. Est-ce que cela lui était égale de mourir ? Bien sur que non. Mais il ne souhaitait pas non plus vivre éternellement. « Tu ne pourrais pas comprendre… J’aime vivre, j’aime ma vie… mais si demain je dois mourir pour protéger quelqu’un.. Qu’il en soit ainsi. Quand aux rêves… je n’en ai plus depuis bien longtemps. » Il y a une époque ou il avait eu pas mal de rêves, mais depuis il avait grandit, il avait vu le monde et il a connu des hauts et des bas. Quand il vivait encore en Italie il ‘navait voulu que deux choses : devenir père de famille et partir avec Médecins sans frontières. La deuxième était devenue réalité. Le premier rêve avait été jeté dans les oubliettes. Alors non des rêves il n’en avait plus.

Pourrait-elle le changer un jour ? Non il en doutait. Secouant la tête il ne tardait pas à lui dire un franc non. « Non. » Par la suite Elysa annonçait donc le pourquoi de sa visite…Une rupture. Elle ne pouvait plus prétendre être quelqu’un qu’elle n’était pas. Soit qu’il en fut donc ainsi. De toute manière il savait bien qu’il n’y avait pas de future pour eux. Il l’avait toujours su. Il haussait les épaules. « Dommage qu’on s’est rencontré dans cette époque… je suis sure que l’Elysa humaine m’aurait plu. » Oui, si il ne pouvait pas vivre avec l’idée qu’elle puisse faire du mal aux gens, il se dit que peut-etre il se serait bien entendu avec l’humaine qu’elle avait jadis été. Car contrairement à elle il n’était pas d’accord. Elle n’avait pas été une meurtrière avant d’être transformé, elle n’était donc pas spécialement l’Elysa qui aimait tuer. Mais si elle était persuadé que si… pourquoi essayé de la persuadé d’autre chose ? Elle venait de lui dire ce qu’elle voulait. Alors qu’attendait-elle pour partir ? C’est bon non. Elle a fait son drame et dit ce qu’elle pensait et voulait. Pourquoi rester encore plus longtemps que nécessaire ?

Mais c’est alors qu’elle se rapprochait de lui, et Hunter ne fut pas certain de ce qu’il devait penser. Qu’est-ce qu’elle voulait faire. Oh ses intentions ne furent pas difficiles à deviner, mais il ne comprenait pas pourquoi elle faisait ca. Et il avait beau chercher son regard, mise à part la séduction il ne pouvait rien lire dans ses yeux. Entre deux baisers il lui demandait. « Qu’est-ce que tu fais ? » Il ne comprenait pas, mais il ne fit rien pour l’arrêter, c’était ca le plus terrible.

Non, effectivement, elle ne comprenait pas. Rien de ce qu’il venait de dire ne l’empêchait de devenir un vampire. Vampire, il pourrait plus efficacement protéger sa famille, comme le faisait Adam depuis des générations, il pourrait sauver des vies, … Enfin, elle soupira. Il était têtu. Rien de ce qu’elle pourrait dire ne le ferait changer d’avis. Même s’il avait tort et qu’elle n’avait pas tort.

« Dommage qu’on s’est rencontré dans cette époque… je suis sure que l’Elysa humaine m’aurait plu. »

Elle eut un sourire en coin, moitié triste et moitié désabusé. « Tu ne connais pas l’Elysa humaine… Puis, encore aurait-il fallu que l’on fasse partie de la même classe sociale pour se rencontrer… » Elle ne trainait pas souvent en ville. Et elle ne côtoyait que les gens qui faisaient eux aussi partie d’une classe privilégiée… C’était la loi de l’époque. Alors peut-être ne se seraient-ils jamais rencontrés… « Puis j’étais hautaine, … Je ne sais pas si je t’aurais plus tant que ça. » Lui, médecin humanitaire, aimant aider les autres… Non, pas sure qu’elle lui aurait plu. Enfin, ils ne le sauraient jamais, de toute manière. Ils ne s’étaient rencontrés qu’au vingt-et-unième siècle. Et ce siècle n’était pas le leur…

Ainsi donc c’était fini. Il n’y avait pas d’autre solution. Elysa et Hunter. Fini. Si ça avait seulement existé. Un vampire et un sorcier. Un vampire cruel, et un sorcier altruiste… C’était foutu d’avance. Même si ça avait toujours fonctionné, dans un sens. Et quel sens… Au souvenir de toutes les nuits qu’ils avaient passées ensemble, elle s’avança vers lui, lentement. Et tout aussi lentement, elle posa ses mains autour du visage de Hunter, se haussa sur la pointe des pieds et l’embrassa. Et si au début, il avait semblé perplexe et hésitant, ça ne l’empêcha pas de répondre…

« Qu’est-ce que tu fais ? »

Toujours contre les lèvres de Hunter, elle sourit. Et ses mains se mirent à descendre lentement vers le bas de son t-shirt. « Ce n’est pas parce qu’on vient de… Se séparer, qu’on ne peut pas… » Et sans lui laisser le choix, elle lui ôta son t-shirt. Et alors qu’elle se mettait à l’embrasser sur le torse, une de ses mains glissa vers son entrejambe.

Peut-etre qu’elle avait raison, peut-etre que l’autre Elysa ne l’aurait pas plu plus que ca. Mais de toute manière cela ne servait à rien d’y songer car personne ne contrôlait le temps. Et puis faut simplement croire que le destin les préférait ainsi. Alors oui, c’était fini entre elle et lui. Et il doutait fort qu’ils allaient rester des amis. Ils n’avaient jamais été des amis. Alors chacun allait prendre son chemin, et peut-etre qu’ils allaient se recroiser, peut-etre pas. Et alors qu’Hunter s’attendait à ce qu’elle quitte sa maison, voilà qu’au lieu de s’avancer vers la porte elle s’avance vers lui. Elle l’embrassa et il fut surprit, mais répondit par pure réflexe à son baiser. Cependant il avait besoin de savoir ce qui se passait dans la tête de la jeune femme. Elle venait lui dire qu’elle voulait rompre et voilà qu’elle se mit à l’embrasser ? mmm sa réponse ne fut pourtant pas si illogique que ca… Enfin si ca l’était mais Hunter pouvait la comprendre. Il présumait qu’elle ne voulait rien qu’une seule fois coucher ensemble, comme avant… afin de mettre une bonne fois pour tout un point finale à leur histoire. Et même si dans un premier temps Hunter ne trouvait pas l’idée très raisonnable, il restait qu’un homme. Et c’est difficile de résister quand la main de son ex-amante se glisse en bas.

Alors oui, il s’abandonnait à ses caresses et à son désir qui était également devenu le sien. Une nuit de plus ou de moins… Est-ce que ca faisait encore une grande différence ? Non probablement pas. Alors à son tour les mains du sorcier glissait sur la peau douce et éternel d’Elysa, enlevant tissu par tissu tout ce qui pouvait bien la couvrir, avant de la soulever, mains sur ses fesses et de l’amener jusqu’au fauteuil dans le salon. Son nez s’imprimait de son parfum alors que sa langue glissait sur sa nuque cherchant son chemin jusqu’à ses lèvres.

Après lui avoir ôté son t-shirt, Elysa n’avait pu s’empêcher de gouter à cette peau chaude, la léchant, la mordillant délicatement. Elle aimait tant ce parfum qu’il était le seul à avoir, mélange de son eau de toilette, de son gel douche et de… Hunter. Mais ses lèvres n’étaient pas les seules avides et ses mains se dirigèrent presque malgré elle vers le reste de son anatomie. Ainsi, une main vint se poser dans le dos de Hunter, sur son épaule, tandis que l’autre descendait plus bas. Bien plus bas. Et si Hunter avait semblé hésitant au début, elle le sentit se détendre, petit à petit, ce qui la fit sourire et se sentir toute puissante. Sentant les mains de son sorcier préféré se poser sur ses hanches et lever sa blouse, elle s’écarta pour l’aider. Et tandis qu’il s’attaquait à son jean, elle défit elle-même la fermeture de son soutien-gorge. Quand son jean fut tombé à ses chevilles, elle en ôta ses pieds, abandonnant ses escarpins par la même occasion. Ne lui restait plus que sa culotte de dentelle. Et lui, le bas de pyjama.

Comme il la hissait dans ses bras en la maintenant par les fesses, elle noua ses bras autour de son cou, agrippant ses cheveux dans une de ses mains, son autre main se posant sur cette peau si chaude comparée à la sienne. Et quand finalement les lèvres de Hunter vinrent à la rencontre des siennes, elle se mit à l’embrasser fougueusement, passionnément. Un peu comme si c’était le dernier baiser qu’elle lui donnerait. Et c’était peut-être un peu le cas.

L’atmosphère et la situation avaient changé bien vite. Il aurait été difficile de croire, en les voyant maintenant, qu’ils venaient de rompre quelques secondes plus tôt. La vampire s’agrippait à lui fermement, l’embrassant, bougeant contre lui qui la guidait vers un fauteuil. Fauteuil dans lequel il la déposa sans grande délicatesse, mais ce n’était pas ça qui allait lui faire mal ou la casser. Le fauteuil par contre, elle pourrait le casser… Mais ce n’était pas le cas, heureusement. En sentant le meuble sous elle, Elysa poussa un gémissement en partie absorbé par les lèvres de son amant. Elle desserra ses jambes qui avaient été nouées autour des hanches de Hunter pour le trajet qu’ils avaient fait. Et une de ses mains vint se replacer sur les fesses du médecin, les trouvant soudainement bien trop recouvertes. Ella glissa donc sa main sous le tissu, l’attirant un peu plus contre elle encore.

Ca ne devrait pas se faire ainsi. Il ne devrait pas et pourtant… il ne voyait aucun raison pourquoi hésiter. Qu’est-ce que c’était une dernière fois pour le restant de sa vie. Cependant une partie de son être restait sur ses gardes. Et si elle n’était pas ici que pour son propre plaisir ? Et si elle comptait se défaire de lui une bonne fois pour tout ? Pourtant il n’arriverait pas à penser qu’elle soit capable de faire ca. Il était peut-etre stupide et c’est pour ca qu’une partie de son être restait quand même méfiant envers les gestes de la vampire. Mais malgré ca l’autre partie profitait pleinement de l’avoir près de lui, contre lui, sa peau contre le sienne. La froideur contre la chaleur. Un contraste bien trop puissant pour pouvoir tenir le coup mais tellement excitant et attirant. Il l’avait déposé sur le fauteuil alors que son torse glissait sur ses seins. Ses lèvres allaient caresser les siennes avant que ses yeux ne retombent sur sa culotte en dentelle. D’un simple geste le tissu descendit déjà des jambes de la jeune femme. Et oui avoir ce pouvoir avait également ses avantages. Un petit sourire apparut sur ses lèvres alors qu’il attrapait, cette fois-ci de manière plus violent et plus possessif les lèvres d’Elysa.

Il avait envie d’elle, et cette envie surpassait de loin son esprit réservé et protecteur. Si elle était venue pour le tuer c’était le moment d’agir. Mais elle ne le fit pas, au lieu de ça il la sentait également se préparer à une matinée torride. C’est sure qu’après ça il aurait à nouveau envie d’aller se coucher et reprendre de ses forces. Ses mains caressaient le corps fantastique de cette déesse vampirique. Ses lèvres s’attardaient dans sa nuque avant de descendre plus bas. S’attardant sur ses seins qu’il léchait puis suçait délicatement, tout en les pressant en même temps l’un contre l’autre. Y avait pas de sens à ça, il devrait arrêter mais une dernière bonne fois ne pouvait pas faire de mal. C’était une bonne manière de clôturer une relation. C’était mieux que de se séparer en dispute. Et puis comme ca ils pouvaient tous les deux avoir un bon souvenir de leurs derniers instants ensemble.

Un rire sensuel s’échappa de sa bouche quand elle sentit le seul bout de tissu qui la cachait encore glisser le long de ses jambes sans qu’aucun doigt ne le touche. Son sorcier. Rire qui se transforma ensuite en gémissements tandis qu’il l’embrassait, la caressait, l’excitait. De ses mains, elle lui caressa le dos. Dos qu’elle connaissait par cœur mais prenait plaisir à redécouvrir à chaque étreinte, sentant ses muscles rouler sous sa peau, son sang chaud couler dans ses veines. Elle posa une de ses mains sur ses fesses pour l’attirer à elle. Autant elle adorait ce qu’il lui faisait, autant elle voulait plus ? Beaucoup plus. Elle le voulait, lui. En elle. Maintenant. Elle voulait faire un avec lui, une dernière fois. Représentation physique du mélange entre vie et mort. Entre mortel et immortel. Elle voulait se sentir vivante. Frissonnante sous ses mains. Elle voulait gémir, crier son plaisir. Elle voulait être à lui. Et elle le lui fit comprendre.

L’instant d’après, il glissait en elle.

La vampire rejeta la tête en arrière, savourant la sensation de plénitude, de bien-être qu’il lui faisait ressentir. Jamais, avant lui, elle n’avait à ce point aimé cet acte. Elle aimait beaucoup, certes. Mais avec lui, ça prenait une toute autre dimension. A chaque coup de rein, il l’envoyait plus haut encore. Elle avait l’impression que son corps devenait léger. A chaque coup de butoir, elle gémissait un peu plus. S’agrippait un peu plus à lui, laissant même parfois d’infimes traces dans sa peau fragile d’humain. L’excitation qui coulait dans ses veines lui donnait presque l’impression d’être vivante, elle aussi. Ce qui n’était qu’une illusion, évidemment.

D’un coup, elle se redressa, et le repoussa, sur le sol. L’instant d’après, elle venait le rejoindre, le reprenant en elle, le chevauchant, lentement, langoureusement. Laissant ses mains caresser son torse, accélérant le rythme de son bassin, tandis que le plaisir montait.

Elle allait lui manquer, ça il s’en rendait compte dès le premier cris qui sortait de la gorge de la vampire. Il aimait trop la faire gémir, la sentir vouloir encore et encore. Oui, il aimait bien son corps froid contre le sien qui était quasi brulant. C’était un beau contraste et celle accentuait encore plus leur différence, mais le sexe et le désir n’en fut qu’amplifié par ce climax. Il s’agrippait à elle, alors qu’il continuait à aller de plus en plus fort. Donnant des coups de reins amplifiés, il sentait son cœur s’emballer et son souffle devenait de plus en plus court. C’était un des rares désavantages d’être mortel, Elysa pouvait continuer éternellement alors que lui il sentait qu’il allait avoir du mal à continuer encore longtemps. Mais les deux amants connaissaient chaque soupir, chaque murmure de l’autre et Elysa ne tardait pas à prendre le dessus. Laissant ainsi le corps d’Hunter se reposer légèrement alors que l’envie des deux ne faisait que d’augmenter de plus en plus. Les cris étaient plus forts, et dans un tel moment Hunter est bien content de ne pas vivre dans un appartement.

Ca fut dans un soupir qu’il se débordait en elle alors qu’elle continuait ses mouvements, Hunter fermait doucement les yeux. Profitant de ce merveilleux moment, se rendant en même temps compte que ca serait la dernière fois. Oui, c’est sure elle allait lui manquer. Mais ils n’étaient pas faits pour être ensemble. Trop de choses les séparaient. Finalement sentant qu’elle glissait loin de lui, Hunter ouvrit les yeux. Il ne disait rien. Que dire dans des tels moments ? Tout avait été dit, tout avait été clair. Chacun sa vie, chacun sa famille, chacun ses amis, et chacun son chemin.

Un énième cri sortit des lèvres du vampire, quand le plaisir explosa en elle. Elle continua d’aller et venir sur lui quelques fois puis se pencha en avant, et se laissa glisser sur le côté. Elle se retrouva sur le dos, à côté de Hunter, entre lui et le canapé qu’elle avait repoussé de quelques centimètres. Là, immobile, les yeux fixés sur le plafond, elle laissa son corps se calmer. Puis, elle ferma les paupières et savoura cette sensation de vie qu’elle ressentait. Son corps lui semblait moins froid. Un peu comme s’il n’était pas mort depuis plus de cent ans… Un sourire en coin apparut quelques instants puis disparu comme elle réalisait que c’était précisément pour cela que Hunter et elle n’étaient pas faits pour être ensemble. Elle était morte, et lui bien vivant. Et mortel. Après un soupire, elle tourna la tête vers lui et le regarda quelques instants. Son menton, sa mâchoire, cette barbe légère… Elle leva la main et vint caresser sa joue, doucement. Même si elle avait dit ce qu’il fallait dire, et même si elle savait que c’était la meilleure solution, la seule solution, elle n’était pas prête. Elle n’était pas prête à le laisser partir. Elle n’était pas prête à le quitter. A le voir sortir de sa vie de manière définitive. Depuis des années, il avait sa place dans sa vie et… Elle ne pouvait pas juste partir, comme ça, tourner la page d’un coup. « Je n’y arriverai pas. » Elle laissa retomber sa main sur le côté de son corps, fixa le plafond un instant puis se redressa en position assise. « Après tout ce temps… Je ne peux pas juste t’oublier du jour au lendemain. » Pourquoi elle disait ça maintenant ? Parce que maintenant qu’ils en avaient terminé, elle sentait que ça aurait dû être le moment de son départ. Sauf que… Non, elle ne pouvait pas y songer. Elle resta assise, sans bouger quelques instants puis tourna la tête vers lui avant de venir se remettre à cheval sur lui. Là, elle fixa son visage, comme si elle cherchait la réponse à une question qu’elle ignorait. Et l’instant d’après elle fondait sur ses lèvres, encore.

Ca avait été formidable… mais toute bonne chose connait une fin et cela était de même pour cette relation. Cela avait été trop beau durer. Hunter le savait et elle le savait aussi. Mortel et immortel ne peuvent qu’être ensemble si l’un d’entre eux accepte d’être comme l’autre ou si l’autre accepte de laisser l’autre personne s’en aller. Ici ni la mort ni la vie pouvait aider les deux amants. Hunter ne voulait pas se faire transformer et Elysa ne pouvait pas supporter le fait qu’un jour il serait vieux et tout ridé. Alors oui, ils devaient se séparer.. Puis y avait leurs familles et leurs convictions qui étaient bien trop différents pour ne pas être un obstacle à leur… amour ? C’était donc de l’amour ? oui peut-etre qu’on pouvait effectivement appelé ca ainsi. C’était d’ailleurs la première fois qu’Hunter se disait ca. Mais de toute manière ce n’était pas fait pour durer. Alors il attendit qu’elle quitte les lieux. Mais au lieu de ca elle se mit à parler. Hunter tournait doucement son regard vers elle. « Tu vas pourtant devoir… » Ils avaient pas vraiment le choix hein.

C’était quand même touchant. Elysa vivait depuis des siècles et elle avait du en voir et vivre des choses. Ca donnerait presque envie… mais non quand même pas. La vie éternelle n’est pas pour lui. Cependant entendre une personne si âgée vous dire qu’elle ne pourrait pas aussi vite vous oublier, c’est quand même un fameux compliment. Hunter souriait tristement. Car malgré le compliment il ne pouvait rien y changer. Elle était qui elle était et ne voulait pas refuser. Puis c’était elle qui était venu rompre avec lui. Il prit une mèche de ses cheveux entre son pouce et son index. Il ne disait rien. La vie n’est pas facile, avec le temps on arrive à vivre sans l’autre… Ca il avait déjà apprit… mais malheureusement on n’oublie pas cette personne. Hunter l’avait déjà vécue et le visage de sa fiancée était un visage qu’il n’oublierait jamais alors dire à Elysa qu’avec le temps elle l’oublierait… non ca serait mentir. Il soupirait. « Pourtant il va quand même falloir que tu m’oublies… » Passer à autre chose n’était pas chose facile. Mais hé, elle avait encore l’éternité devant elle, elle finirait bien par trouver quelqu’un d’autre, une personne qui irait mieux avec elle que lui. Puis comme à son habitude Elysa le surprit en se jettant sur lui pour l’embrasser. N’avait-elle donc pas eu assez ? N’était elle pas epuisée ? Il répondit à son baiser mais ne tardait pas à se séparer de ses lèvres pour parler. De ses deux mains il lui tenait la tête. « Elysa… C’est toi qui es venue rompre. » Oui, c’était elle qui disait que ce pacte ne lui allait pas. Alors que voulait-elle à la fin ? Est-ce qu’au moins elle savait ce qu’elle voulait ?

« Pourtant il va quand même falloir que tu m’oublies… »

Elysa soupira et secoua la tête. Oui. Effectivement, ce serait mieux de l’oublier. Elle le savait. Mais… Plus facile à dire qu’à faire. Cet homme lui avait retourné les tripes. Elle était sens-dessus-dessous depuis qu’elle l’avait rencontré. Le vrai amour ? Du bout des doigts, elle caressa sa joue, sa mâchoire, son nez. Elle inspira profondément et se pencha vers l’avant pour venir l’embrasser doucement. Mais son baiser s’approfondit rapidement, son désir renouvelé. Langoureusement, elle bougea son bassin contre lui, cherchant à le réveiller chez lui également. Sauf qu’il la repoussa, doucement, certes, mais il la repoussait tout de même… Elle fronça les sourcils mais il ne la laissa pas se plaindre.

« Elysa… C’est toi qui es venue rompre. »

Elysa inspira et se redressa, restant toujours à califourchon sur Hunter. Oui. C’était elle qui était venue ici, pour rompre. Mais… Elle leva les yeux vers le plafond. « Je sais… Mais… » Elle soupira et secoua la tête. Elle se passa une main dans les cheveux, les ramenant négligemment vers l’arrière. Avant de reposer la main sur le torse nu de ce… Dieu vivant. Désespérée, elle se pencha et posa son front au niveau de son cœur. « Laisse-moi te transformer… Je… » Elle secoua doucement la tête, la laissant contre les pectoraux du médecin. Si seulement il acceptait de devenir éternel, elle ferait… Tout ce qu’il lui demanderait. Ils pourraient partir loin, parcourir le monde, aller loin d’ici. Là où personne ne les retrouverait.

Sauf qu’il avait sa famille ici. Il ne voudrait pas partir. Même avec elle… « Oublie ce que je viens de dire. Je sais que tu ne veux pas… » Elle se redressa et tapa doucement son poing sur lui, vaincue. « Mais… Je ne suis pas encore prête à te laisser. Fais-moi l’amour. Encore. Je veux… graver ces moments, je veux… » Elle voulait se souvenir à jamais de leurs étreintes, souvenirs immortels des sentiments qu’elle avait ressentis pour lui. Même si un jour, ils devraient la faire souffrir plus qu’elle n’avait jamais souffert.

Il venait de lui faire l’amour et elle avait rompu avec lui. La logique ? il n’y en avait pas vraiment. Un dernier amusement avant de partir, mise à part qu’Elysa ne semblait pas vouloir partir. Non elle semblait encore en vouloir et là Hunter avait du mal à la suivre. Que voulait-elle au finale ? Ah le transformer. Aussi tôt la méfiance prit le dessus. Il ne voulait pas devenir vampire, ca ne l’intéressait pas. Pourquoi était-elle si tenace ? Même si il était sur le point de mourir il y a peu de chance qu’il lui demande de le transformer. Si elle voulait vraiment le transformer, elle allait devoir le faire de force et il n’allait pas lui rendre la tâche facile. Hors si elle le transformait contre son envie, pas sûr qu’il puisse le lui pardonner un jour. Elle semblait s’en rendre compte car elle lui disait de tout oublier. Il ne dit rien, il ne voulait pas. Il comprenait que pour elle c’était très frustrant mais fallait pas s’attacher d’un humain. Et lui il n’aurait pas du s’attacher à une vampire. Mais il savait les risques et il était prêt à en subir la douleur qui suit une rupture. Chose qu’il ne pouvait pas dire sur Elysa qui s’accrochait. Tout pour ne pas ressentir la douleur…. Ce qui lui fit se demander si elle avait déjà aimé une autre personne que lui dans sa vie éternelle. Mais il ne demandait rien. Ce n’était pas le moment et puis… Ca changerait quoi ?

Il lui prit sa tête telle une coupe entre ses deux mains. « Elysa… Peu importe ce qu’on fait maintenant, cela ne va rien changer… tot ou tard tu devrais quand même partir et ca va quand même faire du mal. » Oui, ca ne servait à rien d’attendre, de se faire encore plus de souvenirs… c’était même pire car c’était élargir la douleur… pourtant malgré ca, j’obéis à ses souhaits et je lui refais l’amour.

« Elysa… Peu importe ce qu’on fait maintenant, cela ne va rien changer… tot ou tard tu devrais quand même partir et ca va quand même faire du mal. »

Elysa ferma les yeux pour lutter contre les larmes qui montaient et menaçaient de bientôt couler le long de ses joues. Oui. Tôt ou tard, elle allait devoir partir. Et elle craignait ce moment. Car elle craignait la peine qu’elle allait ressentir à cet instant. Jamais elle n’avait… Aimé avant. Enfin, elle aimait son créateur, elle aimait Isis, elle aimait Adam, elle aimait Solina… Mais ce n’était pas pareil. Ce n’était pas le même amour que celui qu’elle ressentait pour Hunter. Et qui lui avait fait vouloir changer pour lui plaire. Elle aurait été capable de faire n’importe quoi pour lui. Lentement, elle posa ses mains sur les poignets de Hunter, qui avait ses mains sur le visage du vampire. Elle rouvrit les yeux et les planta dans ceux du sorcier. Et l’instant d’après ils s’embrassaient à nouveau. Elle roulait sur le sol, et il lui faisait l’amour, encore une fois. Plus lentement cette fois. Et cela fut plus fort encore que la première fois. Au point qu’elle le griffa à l’épaule une fois, sans s’en rendre compte. Le pauvre allait avoir de jolies marques le lendemain. Mais elle n’y pensait pas, pas tout de suite en tout cas. Elle ne pensait plus à rien. Elle voulait juste… Profiter. Savourer ces derniers instants. Une main nouée dans la nuque du médecin, elle vint chercher ses lèvres pour un baiser doux, lent. Amoureux. Douloureux. Tiens, ces deux mots riment… Comme quoi, l’un ne va pas sans l’autre. Et finalement, un deuxième orgasme la terrassa. Vint ensuite l’horrible gout du « il est temps de partir ». Elle resta quelques instants contre Hunter. Puis, elle déposa un doux baiser sur son épaule et se leva en silence. Tête baissée, elle récupéra ses vêtements, l’un après l’autre, et s’habilla. Une fois complètement vêtue, elle se dirigea vers la porte d’entrée et, la main sur la poignée, se tourna une dernière fois vers Hunter. Le cœur serré. Elle sentit un frisson la parcourir mais sa gorge se noua. Alors elle sortit. Et referma la porte derrière elle, avant de s’y adosser, le souffle court. Comme si elle faisait une crise de panique. Reprends-toi, Elysa. Elle se décolla de la porte et reprit le volant de sa voiture. Ne regarde pas en arrière. Si d’habitude, la première chose faite aurait été de regarder en arrière, elle réussit à garder le regard fixé sur la route devant elle. Et roula, encore et encore, sans but. La seule chose qui l’arrêta fut sa voiture. A court d’essence. Merde. Elle frappa dans le volant puis posa le front dessus et se mit à pleurer.