Ne pas se fâcher, ne pas se disputer… Est-ce qu’on était vraiment capable de faire un tel exploit? Mmm, j’haussais les épaules et décidais donc de me taire. Un repas dan le calme hein. Ca risque de me faire bizarre. Mais ca pourrait peut-etre être sympa ? Enfin encore fallait-il y arriver, et avec mon caractère de chien j’en étais pas très sure. Pas parler de primes, pas parler de lui, pas parler de moi, pas parler de nous, de nos sentiments, de notre passé… tout ca semble tourner au vinaigre ou à la douleur quand on en parlait. Finalement je me demandais de quoi on allait bien pouvoir parler….J’allais m’asseoir à la table, vu que c’était ce qu’il semblait attendre de moi. Observant l’assiette de pates qu’il déposait devant moi, encore une fois la faim n’était pas là. Mais je devais avoué que cela sentait très bon et que la vue m’attirait. Bon allé, mangeons. Bien sur Marcus évitait de parler de la foire. Bon ce n’était quand même pas si je l’invitais à aller prendre des cours de danse ou que je le traine avec toute une journée pour faire les boutiques. Cependant quand il parlait de son plat, je souris doucement. Oui, bien sur que je m’en souvenais parfaitement, comment oublier d’ailleurs. « Si… comment oublier… Et le gout n’a aucunement changé, au contraire c’est encore meilleure que dans mes souvenirs. » Je levais mon regard vers Marcus et lui sourit. Finalement il se pourrait bien qu’avec lui mon estomac reprend l’envie de manger.

Excuse bidon numéro 1, Excuse bidon numéro 2 et… Il semblait déjà être en perte d’excuses ? Je déposais ma fourchette quelques instants pour le fixer du regard. « Petit un je ne te demande pas d’aller au marché du matin mais à une foire. Petit deux : tu peux très bien faire tes courses un autre jour, les restaurants et les livraisons à domicile ca existe toujours. » Je reprit ma fourchette en main et continuais de manger tout en disant doucement. « Je n’ai jamais eu de la compagnie pour aller à une foire. » Tout seule sur une foire, c’est vrai que ce n’est pas très amusant. Enfant je n’avais pas su y aller, ado encore moins et du coup la première fois que j’y avais mis les pieds cela avait été seule et une grande déception. Je m’étais ennuyé à mourir. Peut-etre parce que toute seule on ne peut tout simplement pas s’amuser, rire, blaguer ? « Enfin tu fais ce que tu veux, je t’oblige à rien. Ce n’était qu’une proposition. »

Il mangeait sans vouloir vraiment la regarder, mais il savait qu’elle avait en partie raison et le fait qu’elle ait mit ses fausses excuses à terre en quoi, deux secondes ? Il savait qu’il ne pouvait pas lui refuser cela, surtout qu’il avait bien dit qu’il ne voulait ni se fâcher, ni se battre et là, qu’est-ce qu’il faisait ? Tout le contraire de ce qu’il avait décidé, il venait de lui dire non pour des excuses bidon, tout simplement parce qu’il avait peur de ne pas rester sage, de ne pas aller contre sa nature, de vouloir plus qu’elle en lui donnait pour l’instant.

Cela risquait d’être sympa… Oui, pour elle, cela lui tenait à cœur et il voulait la voir sourire, hors s’il lui disait non, il avait l’impression qu’elle serait capable de lui faire la gueule, pire, de pleurer et il ne voulait que du bonheur pour elle. Facile à dire, pas facile à faire du tout ! Mais son petit air triste avait déjà eut raison de lui, bien avant et il savait qu’il ne lui refuserait pas ça, tout simplement parce qu’il ne voulait pas la laisser toute seule, pas là-bas, alors qu’il y aurait forcément du danger, même si les sangsues et loups n’y iraient peut-être pas forcément ? Bien sur que si, ils iraient, surtout les premiers, de la chair fraiche, des humains à profusion, qui pourrait voir qu’il en manquait un ou deux ? Soupirant, il aurait préféré rester ici, à se morfondre, oui, de cela il en était certain, mais relevant la tête de son assiette, reposant sa fourchette un instant, il l’observait.

« D’accord, je viendrais…» Disait-il Presque en bougonnant. Il se passait une main derrière la nuque, se frottant l’arrière du crane comme s’il avait peur de dire une bêtise, tel un enfant prit en faute, puis reprenant sa fourchette, oui, il connaissait ce plat par cœur, il savait qu’elle aimait cela, c’était peut-être tous ces petits détails qu’il aurait dû lui montrer avant, bien avant tout ce merdier. « Il y à quoi dans ces foires ? C’est le même style que les parcs d’attractions ? »

Marcus s’intéressait réellement à savoir ce qu’il pouvait y avoir dans ce qu’ils appelaient ici une foire, parce qu’il n’avait pas souvenance de tout cela. Peut-être plus jeune, peut-être pas, surement des attractions pour enfants, en fait c’était ainsi qu’il voyait une foire et y aller… Il allait lui falloir du courage, il en était certain. Ceux à quoi il venait de penser subitement, c’était le bruit, il y en aurait forcément et il détestait le bruit. Déjà dans les bars il avait toujours du mal avec les gueulards, forcément que cela n’était pas possible d’avoir du calme dans ses lieux. Finissant son assiette, il se servait un verre d’eau, remplissant celui de Crystal avec et le buvait d’une traite.

« C’est bien parce que c’est toi, sinon je n’irais pas c’est clair… Je pense que je vais aller me reposer, je n’ai rien à faire aujourd’hui… » Il avait envie de lui demander ce qu’elle ferait, mais imaginer qu’elle sortirait pour aller le voir lui, même si elle avait dit qu’elle ne le ferait pas, ne l’aidait pas vraiment et restait là, à la regarder…

Je n’avais pas envie de m’enterrer dans son appartement. De un quand je m’ennuie je deviens quelqu’un d’insupportable et de deux je devais bien prendre un peu ma vie en main. Je ne pouvais pas rester ici le restant de ma vie. Par contre je me voyais vraiment mal y aller seule. Ca serait tout simplement merdique d’y aller seule et je risquais de rentrer à la maison à peine que j’aurais mis le pied à la fête foraine. Non, je ne voulais pas y aller seule. Du coup mon colocataire de service allait devoir se taper mes yeux du chat botté et mes paroles de petite fille sans amis. Et le tour était joué, Marcus acceptait ! Un large sourire se désignait sur mes lèvres. « Super ! » Ce qu’il y avait dans ce genre de foires ? Mmm j’étais loin d’être la spécialiste des foires. J’y avais mit qu’une ou deux fois les pieds et je m’étais royalement emmerdé, mais j’avais été seule. Et seule c’est toujours difficile de s’amuser. « Tu vas quand même pas me dire que tu n’as jamais été à une fête foraine ? La grande roue, les barbes à papa, stand de tir, et tout le tralala ? » Pas sure que ca soit vraiment le truc à Marcus. Mais il m’avait dit oui, et avec moi hors de question de faire machine arrière. A sa remarque je riais doucement. Oui, ce n’était pas son truc, ca j’aurais su le deviner par mille. Oh peut-être qu’au final ca ne serait pas mon truc non plus. Mais je voulais essayer, je voulais savoir à quoi cela ressemblait de vivre normalement, de trainer, de glander. Trop longtemps j’avais été fixé sur ma vengeance, j’en avais oublié de vivre. Oh, me connaissant cela n’allait pas durer longtemps avant que je fonce à nouveau dans la chasse aux vampires. Mais au moins un peu de repos ne pouvait pas me faire de mal hein. Je souris et allait déposer un baiser sur la joue de Marcus. « Je sais et je t’en remercie. » Je me retournais vers la table et commençait à débarrasser.

A la suite de ses paroles, je riais avant de dire. « Tu vas te reposer comme un vieux papie ? Et bien j’ignorais que tu étais déjà si vieux. » Je ne faisais que de le taquiner. Bien que faire une sieste alors qu’on n’est que midi, ca fait vraiment penser aux personnes âgés ! Je déposais les assiettes dans le lave-vaisselle avant de revenir près de lui. « Vivre à cent pourcent de l’heure ne convient donc plus à Marcus Lawson ? Tu préfères te la jouer au pensionné de service ? Dormir, manger… regarder la télé, faire un mot croisé ? » Je le regardais avec des yeux remplit d’amusement. Oui, cela m’amusait de le taquiner, surtout que je savais que Marcus détestait qu’on le traite de vieux. Et quelque part j’espérais que j’allais le faire réagir un peu. Car un Marcus qui dort sur le canapé, qui cuisine et que tente de ne pas m’énerver ce n’est pas vraiment le Marcus dont j’avais l’habitude. Surtout que d’habitude il avait toujours du répondant.

Au moins elle était contente et Marcus retrouvait le sourire en la voyant faire de même, il lui fallait vraiment peu pour être heureux, mais c’était suffisant à ses yeux. Réfléchissant à sa question de la fête foraine, s’il y avait été c’était surement pour suivre quelqu’un, un de ses contrats, il cherchait dans sa mémoire si autrement il y avait été pour s’amuser, mais pas sur, ce qui devait signifier que non. Enfant il n’avait pas eut ce privilège, juste les coups et avant, il perdait les souvenirs de sa mère, ce qui ne l’enchantait pas du tout. Soupirant un petit peu, déposant ses couverts dans son assiette, il se demandait si elle ne se moquait pas de lui ouvertement. Il n’était pas vieux, enfin, pas tant que cela et se rendait compte qu’il se renfermait.

« Qu’est-ce que tu veux ? Enfant, je n’ai presque pas de souvenirs… Heureux, les seuls sont ceux dont je ne devrais pas avoir et je sais ce que c’est que tout cela, mais… Laisse tomber, on verra demain soir. »Répliquait-il en se levant de table, lui prenant les couverts des mains, qui revenaient dans les siennes pour arriver au lave vaisselle. Pour lui, c’était fini la discussion sur les joies de manger du sucré à gogo, de regarder les enfants courir, de… Non, c’était bon, il fallait faire autre chose et… Et comment pouvait-elle avoir envie d’y aller ? Pour penser à autre chose ? Oui, probablement, mais en serait-il capable ? Il le faudrait bien et la regarder s’amuser n’était pas plus mal, plutôt que de la regarder s’effondrer.

Il l’entendait bien parler, mais quoi, elle voulait qu’ils se chamaillent, qu’ils s’engueulent ? Il essayait d’être quelqu’un de raisonnable et elle, elle lui balançait qu’il était quoi invalide ? Se redressant, venant de se rendre compte qu’il était assis, il ne se rappelait plus comment il avait atterri là, il cherchait dans son regard quelque chose comme de l’amusement, qu’il trouvait facilement. Elle voulait jouer ? Elle risquait de perdre à ce jeu là et venant poser ses mains de part du comptoir, la bloquant entre le rebord et son corps, il s’imposait, ne lui laissant pas le moins du monde un espace vital, au contraire et souriait.

« C’est étrange il n’y à pas si longtemps que cela, le papie te faisait grimper aux rideaux, mais tu as raison, les mots croisés ce n’est pas du tout ce que je préfère, non, ma passion serait plutôt… » Laissant sa phrase en suspend il se baissait si vite pour l’attraper par la taille et la balancer comme un vulgaire sac de pomme de terre sur son épaule que cela avait probablement pu lui donner le vertige, à la jeune femme bien entendu. « Je crois que tu as oublié qui j’étais vraiment miss-je-sais-tout-sur-tout-le-monde ! Hum, je me souviens une fois où lorsque tu es venu me réveiller, tu as… souffert ? » Il riait de plus en plus belle, l’entrainant en dehors de la cuisine. Elle pouvait se débattre si elle le souhaitait, elle pouvait tout autant se déhancher, se démener, il ne la lâcherait pas et ce mit à courir vers la salle de bain pour la plaquer contre le mur de la douche.

« Alors on fait moins la maligne maintenant, pas vrai? » Il attrapait la pomme de douche et l’allumait sur elle, s’en prenant également, mais faisait en sorte qu’il la mouille elle et pas lui, évitant de penser à ses affaires qui lui colleraient à la peau. Marcus s’en fichait de se faire tremper, il voulait juste oublier toute la discussion sérieuse d’avant et jouer était déjà un début pour revenir, non, pour débuter comme amis, pas vrai ?

Ralala, j’avais vraiment l’impression que c’était lui le déprimé de service et pas moi. Enfin moi tant que je ne me pose pas trop de questions, que je ne suis pas dans mon lit à observer le plafond et à m’autoquestioner sur mes actions, j’allais parfaitement bien. Oui, oui pas d’enfance heureuse, moi non plus. Cela n’empêche pas d’être curieux envers les choses qui aurait dû être si banale. Enfin Marcus se la jouer défensive et je pouvais le comprendre. Ceci dit je n’allais pas le laisser aller faire une petite sieste comme les vieux. Je l’observais s’approcher de moi. Ah tiens, enfin il retrouvait cette petite étincelle dans son regard ? Il en était temps. Je souris en l’écoutant parler. Je n’allais pas nier notre histoire. C’est vrai qu’il était plutôt doué au lit. Et le traiter de grand-père servait simplement à le sortir un peu de sa tanière de je-me –referme-sur-moi-même-laisse-moi faire-dodo. Par contre quand Marcus m’attrapait telle un sac de pommes de terre, un cri de surprise sortait de ma bouche avant que je prenne le contrôle de moi-même, et que je lui frappe sur les épaules. « Lâché-moi ! » J’avais beau être prime et savoir me défendre, mais avec une seule main et dans cette position j’avais l’impression de n’être que la blonde dans King Kong et que j’aurais pu crier taper, il ne m’aurait pas lâché. Du coup, je me demandais bien ce qu’il avait en tête. Et quand il se mit à courir, j’avais encore plus de mal à me débattre. Une fois retrouvé pied ferme, je me trouvais dans la douche. Je me souvenais parfaitement ce dont il parlait, et c’est pour ca que je tentais de m’échapper de cette douche. Mais c’était loin d’être facile. Marcus était très imposant comme homme, et la douche n’était pas très grande. Quand il attrapait le pommeau de douche. « Je t’interdis de faire ca ! Je te préviens que si » Mais trop tard, Marcus ne m’écoutais pas et je sentis l’eau froide me tremper le visage et couler sur mon visage. Ca il allait me le payer !

Lorsque trempée je fus, qu’à moitié aveuglé par l’eau qui m’arrosait le visage, je me jetais sur Marcus avec toute la force que j’avais. Probablement rien comparé à la sienne, mais assez pour le prendre par surprise et pour le faire perdre l’équilibre. Bien sûr, n’ayant pas vraiment réfléchit à mes actions, car oui, j’ai tendance à ne pas réfléchir mais plutôt à foncé. Bah je me retrouvais bien vite au-dessus de lui, à terre. Au moins pour moi l’atterrissage fut doux. Chose que je ne pourrais surement pas dire pour lui. Mais oh ce n’était pas un petit bleu qui allait le tuer, de plus il l’avait bien cherché. Par contre, je ne savais pas encore comment j’allais me venger. Mais je comptais bien le faire. Oh oui, il n’allait pas s’en sortir aussi vite. Les yeux dans les yeux. « Tu ne paies rien pour attendre. Ma vengeance va être très douloureuse. » Ce n’était pas des menaces, c’était simplement de la plaisanterie, bien que je comptais me venger. Mais je n’allais pas le tuer ou le torturé ou quoi ce soit.

Comme si elle allait lui faire du mal? D’accord, il avait la respiration coupée à cause du fait qu’elle lui était tombé dessus, mais c’était tout à son honneur, elle l’aurait laissé faire, il en aurait pleuré, ou presque, mais lorsqu’il réussit à enfin retrouver son souffle, la salle de bain était pourrie, mais de chez pourrie. De l’eau partout, les serviettes trempées, sans compter les murs extérieurs à la douche et les deux personnes au sol. Marcus riait en la regardant aussi trempée que lui, non, sérieux, elle voulait lui faire du mal ?

« Oh et tu va t’y prendre comment la naine? Dis-moi, d’accord, tu as réussit à me faire tomber, mais le sol était glissant et puis, il fallait que tu te rafraichisses les idées ! » Disait-il en riant de plus belle. Oublié les soucis d’avant, le passé de l’un ou de l’autre, les emmerdes quotidienne, il n’y avait plus que deux gosses qui jouaient à l’eau pendant que les parents n’étaient pas là. C’était tout à fait la sensation qu’il avait en ce moment même ! Lui jetant un long regard, celui qui lui disait, alors tu va faire quoi gamine ? Il riait de nouveau, la secouant sur sa poitrine, mais elle qui n’était pas lourde, elle semblait un peu plus d’un coup.

« Allez, j’attends de voir ce dont tu es capable, tu sais finalement, tu n’es qu’une petite fille, tu à eut de la chance c’est tout, je suis sur que je peux te maitriser en moins de temps qu’il ne faut ! D’ailleurs, je me disais que finalement, j’attends avec impatience ta vengeance, tu va faire quoi ? Me mettre des glaçons dans le cou ? »Continuait-il en riant de plus belle. Il avait envie de l’attraper et de la retourner, mais elle se vengerait encore plus, même s’il ne craignait pas du tout, parce qu’elle ne pouvait pas lui faire de mal, il ne ressentait plus grand-chose.

Au moins, il ne pensait plus à demain soir, il ne pensait pas que le frigo était vide, il ne pensait pas qu’elle avait trouvé du réconfort dans les bras d’un mort-vivant, ou qu’il l’avait perdu, non, il ne pensait qu’à ce qu’elle pourrait lui faire et à ce que lui ferait par la suite et ainsi de suite, il était prêt à jouer le papy, oui, elle avait osé le traiter presque de vieillard et bien elle allait voir ce que le vieillard était capable de faire.

C’est vrai que je n’étais pas de taille contre lui, et puis je n’avais pas non plus envie de réellement me battre; mais j’étais rancunière et même si j’en riais, il allait quand même me payer son geste. Comment ? « Je n’ai pas besoin de te mettre à genoux pour te faire souffrir. » Ah non Goliath avait aussi été battu par un petit. Toujours sur lui, alors qu’il riait, je remarquais que le tube de dentifrice était tombé, se retrouvant à terre. Ma main glissait déjà sur le dentifrice alors que je ne quittais pas les yeux de Marcus, dentifrice derrière mon dos alors que je relevais le haut de mon corps pour me retrouver à califourchon sur lui. Lui mettre dans glaçons dans la nuque ? « Oh non j’ai quelque chose bien mieux que ca. » En même temps j’avais réussi à enlever le bouton du dentifrice. Je me glissais sur les genoux, approchant mon visage du sien. Je voulais le déconcentrer rien qu’une minute. Assez de temps pour glisser le dentifrice dans son pantalon et dans son boxer pour y pousser tout le contenu du tube dedans. Ah il avait voulu me mouiller. Et bien moi ma vengeance est collante ! Le temps qu’il se releve, j’en avait déjà profité pour filer hors de la salle de bain, riant comme une malade.

Oh cela faisait du bien de rire ainsi. Ca faisait un peu mal aux joues, mais oh qu’est-ce que c’était bon. D’ailleurs le rire était le meilleure antidépresseur du monde. J’allais me planquer dans le salon derrière le sofa. Ah oui, il avait voulu jouer ? Et bien qu’il assume maintenant le fait que je n’avais que très peu de limites. « Alors t’as aimé ma vengeance ? » Rien que l’idée que cela devait coller en bas ca me fit reprendre un fou rire.

« Espèce de...» Commençait-il, mais il n’eut pas le temps d’en dire plus qu’il était déjà englué dans du dentifrice ? Il l’avait vu se rapprocher d’un peu trop près et avait cru un instant stupide qu’elle l’aurait embrassé, autant le dire il l’avait espéré, mais en même temps il ne fallait pas, ils ne devaient pas, mais il l’avait espéré une seconde, avant qu’elle ne lui enfonce le dentifrice dans le boxer. Autant le dire radicalement, il était bon à foutre à laver, comme tout le reste et il lui faudrait également se venger…

Oui, cela méritait réflexion, mais il n’allait pas laisser passer cela, même si c’était lui qui avait commencé, il s’en fichait, elle allait prendre également et attrapant un gel douche, essayant de ne pas penser à la masse collante au niveau de son entre jambe, le faisant se crisper légèrement, bon sang, elle voulait jouer à qui sera le plus collant, il allait la rendre dégoulinante, déjà, rien qu’avec l’eau de la douche, elle était trempée, mais elle allait se faire mousser illico presto. Se relevant, glissant un nombre incalculable de fois au sol, se rattrapant tout en évitant de faire le grand écart, il crut devenir fou en sentant le dentifrice couler un peu sur sa cuisse, elle allait le payer, oh oui et il en riait déjà. De plus, elle n’était pas discrète pour quelqu’un qui se voulait prime, elle en faisait du bruit, sans compter le fait qu’elle ne cessait de rire.

« Hum, tu n’es vraiment pas de taille à m’abattre ma chérie, ni silencieuse ! » Disait-il en sautant par-dessus le canapé pour l’attraper. Ils roulèrent tous les deux jusqu’à sentir un mur les arrêter et Marcus en profitait pour glisser le gel douche entre ses seins, lui bloquant les bras de ses genoux, assis sur son ventre. Un large sourire se dessinait sur ses lèvres, tandis qu’il appuyait lentement sur le gel, tout en riant de plus en plus. « Je crois ma chérie que tu as oublié de mettre de quoi te laver, c’est mieux ainsi, non ?» Marcus n’en pouvait plus et explosait de rire sur elle, obligé de poser une main au sol, histoire d’éviter de l’écraser. Il dû s’essuyer les yeux pour ôter les larmes qu’il avait aux yeux et se redressait, non sans lui tendre la main pour l’aider à se relever.

« Alors, on es quitte? » Demandait-il en haussant un sourcil. Il l’espérait et en même temps, il avait encore envie de jouer, mais elle était peut-être trop vieille pour ça ? Non, personne n’était assez vieux pour jouer et puis à son humble avis, elle ne laisserait pas cela en suspend, elle venait de se faire avoir deux fois, deux à un pour Marcus, hum, avec son envie de gagner à tous les coups, elle ne laisserait pas ainsi, pas vrai ? Marcus attendait qu’elle lui prenne la main, mais faisait attention à ce qu’elle pourrait lui faire si elle décidait que la plaisanterie n’avait pas assez duré !

Je sais que c’était pas bien de faire ca, pas bien du tout mais il avait voulu jouer. Et moi ma meilleure carte restait encore mon regard et le fait de rapprocher mon corps. C’était déstabilisant et je le savais que trop bien. Alors oui, cela ne fut pas très difficile de profiter de ces quelques secondes pour lui faire un sale coup, après quoi je me barrais vite fait. Oh je savais bien qu’il n’allait pas tarder à me retrouver, ma cachette était mal choisit, mais en plus je n’arrivais pas à retenir mon rire. Rien qu’en m’imaginer sa situation collante j’en riais déjà. Un cris m’échappait quand subitement il m’attrapait par au dessus du canapé. Roulant à terre, j’avais beau tenter de sortir de ses mains, je n’y arrivais pas. Sentant le gel douche se glisse rentre mes seins je criais. Bah oui, c’est froid ! Allongée sur le sol, je l’observais. Je n’étais pas fâché, même si maintenant j’allais devoir prendre une douche et me changer d’habits. Mais je n’avais plus rigolé aussi fort depuis au moins un siècle. Et cela faisait du bien. Les soucis s’étaient envolés pendant quelques minutes. Je finis par me relever avec l’aide de Marcus. Par contre est-ce qu’il pensait sincèrement que j’allais dire qu’on était quitte alors qu’il m’avait eu à deux fois ? Et moi qu’une seule fois ? Il me prenait pour quoi là ? Je me contentais de lui sourire. « Mmm on verra si je suis apte à te pardonner après ma douche. » Je tournais sur mes talons et allait m’enfermer dans la salle de bain. Pfiou elle ressemblait vraiment à rien… On l’avait vraiment redecoré… mais aucun de nous deux avaient eu un grand gout. Je tentais de me faire un chemin vers la douche, sans glisser et me casser l’autre poignet.

Et finalement après avoir enjambé toutes les flaques d’eau et le dentifrice qui collait au sol, j’avais quand même réussit à prendre une douche et à me changer. Sortant finalement de la salle de bain, je fis un signe à Marcus. « Attention ou tu mets les pieds. » Je le laissais à son tour aller dans la salle de bain. Car oui, cela devait coller et à force d’attendre ca doit être dure, bonjour pour l’enlever. Je souris doucement. Dès que j’entendais l’eau couler, que je savais qu’il devait être sous la douche, j’allais allumer l’eau chaude dans la cuisine. Je savais que dans quelques secondes il n’allait plus avoir du chaud. Et oui… Je prend quand même ma vengeance.

Etrange, elle semblait encline à accepter cette défaite, ce qui donnait l’impression à Marcus qu’en fait ce n’était absolument pas le cas, mais il ne disait rien, la regardant partir dans la salle de bain. Rire faisait du bien, cela faisait un sacré bout de temps qu’il n’avait pas été ainsi, en fait, il se demandait à quand remontait la dernière fois qu’il avait lâché prise ainsi. Ce qui devait remonter à loin vu la façon dont les souvenirs proches ne faisaient pas partie de tout cela. N’empêche, il avait un grand sourire sur les lèvres, il aurait préféré mettre autre chose que du gel douche entre ses seins, mais pas sur qu’il aurait ensuite résisté au fait de venir la dévorer, donc c’était bien de prendre tout ce qui pouvait être du non-alimentaire, afin d’éviter toute forme de tentation, en même temps il suffisait de penser à ce qu’elle avait fait avant, avec une sangsue et le tour serait joué, mais il n’avait pas envie de se renfrogner et lorsqu’elle lui laissait la place dans la salle de bain, la déco était bonne à refaire, complètement. Entre le mur qui venait de voir un trou se faire et le nettoyage au dentifrice, mouais, il ne fallait pas grand-chose pour décider Marcus à appeler une entreprise pour faire réparer et nettoyer tout cela. Bien entendu, il s’en occuperait après la douche, parce que là, c’était vraiment l’expression le « papier colle aux bonbons » qui prenait toute son ampleur et la réalité.

Il dû enjamber un tas informe de vêtements ? Oui, cela y ressemblait beaucoup et sans chercher à comprendre à qui cela pouvait bien être, il mettait la totalité dans la machine, ces propres vêtements y compris, puis la mit en route. D’ici deux heures elle serait bonne à être mise au sec, en attendant, il pouvait constater une chose, son membre était enduit de ce produit qui à l’origine était fait pour la bouche, le faisant rire de plus belle, des idées salaces ne pouvaient pas s’empêcher de venir se faufiler dans son esprit et cela le mettait en joie malgré tout. Au départ, il prit un gant pour frotter tout cela, mais il venait d’apprendre une chose : le dentifrice est redoutable sur les poils, s’y collant tellement bien qu’il n’avait qu’une chose à faire : raser ! Imberbe, voila comment il allait être par sa faute et un peu, mais alors un tout petit peu la sienne, mais là, il n’allait pas avoir le choix et pour raser cela, là, à cet endroit stratégique, il allait en chier ! Voila, c’était pensé et dit clairement, juste pour lui. Se regardant nu dans la glace, la douche ne ferait pas grand-chose de plus, à la rigueur peut-être décoller un peu ? Non, cela allait être trop beau pour être vrai et perdait un peu de son sourire, quelle femme aimerait voir un sexe sans sa toison ? En même temps, avec les temps qui courent, il fallait s’attendre à tout.

« Et merde! » Répliquait-il à son double dans le miroir, « tu n’as pas le choix, il va vraiment falloir virer tout ça! » Secouant la tête, il attrapait la mousse et son rasoir, à la guerre comme à la guerre pensait-il et enlevait tout ce qu’il pu, mettant tout ce qui tombait dans la poubelle. Marcus ne cessait de bouger la tête par la négative, il était clair qu’il lui en voudrait, mais non, il lui en voulait déjà et cherchait déjà ce qu’il allait pouvoir lui faire en vacherie ! Lorsqu’il se retrouvait quasi nu et imberbe de ce coté comme un nourrisson, il fit couler l’eau de la douche et s’enduisit de gel douche, heureusement, il en avait toujours un stock et commençait à se rincer. « Putain de bordel ! » Criait-il en se reculant vivement du dessous de la pomme de douche. « Crystal? Tu as intérêt à courir vite ma belle! » Lui criait-il de la salle de bain. Il était frigorifié, elle venait de le refroidir totalement et en baissant les yeux, voila à quoi il ressemblait, un escargot rentré dans sa coquille. Il terminait rapidement de se rincer et à peine sécher, enfilant un boxer il ouvrit la porte, un grand sourire sur les lèvres. « Tu viens de signer ton arrêt de mort Crystal, viens me voir que je te donne la fessée! » Il avait un mal fou à ne pas rire de ses idioties, mais s’il l’attrapait, il était clair qu’elle allait prendre cher, façon de parler.

Decomptant sur mes doigts…Trois… Deux…. Un… BORDEL! Je riais en entendant Marcus jurer. Plus d’eau chaude… C’était une vengeance assez typique mais ça marchait encore à tous les coups. Et encore, il devait être content. D’habitude j’étais bien plus garce, surtout lorsque je suis au courant pour les sentiments de l’autre personne. J’ai tendance à en profiter. Mais avec lui, je ne le faisais pas. Je l’avais déjà assez fait souffert pour utiliser la carte du cœur. Courir vite. Je riais. C’était lui qui avait commencé. Bon d’accord. Techniquement c’était moi qui avais commencé à le traiter de vieillard. Mais j’avais commencé verbalement, alors que lui il avait commencé physiquement. Et puis sincèrement il me connaissait mieux que ça, il savait que j’allais prendre ma vengeance. Je n’étais pas quelqu’un qui me laissait battre. Trop fière pour ça. Quand finalement il sortit de la salle de bain, je l’attendis patiemment dans la cuisine. « Pour quelqu’un qui vient de se refroidir tu me donnes l’impression d’avoir toujours encore trop chaud… Qu’est-ce qui est arrivé avec ton pantalon ? » Je restais sagement derrière la table. Hors de question de le laisser s’approcher de moi pour me faire un autre mauvais coup. Cette fois-ci je me méfiais. « D’ailleurs t’as eu facile à enlever le dentifrice ? pas trop collant ? » Je me moquais doucement de lui. Hé, pas ma faute, c’est lui qui m’avait cherché en me mettant ainsi dans la douche.

« Alors, est-ce que cette fois-ci on est quitte, ou tu comptes toujours me donner la fessée…. Mon papy cheri ? » Mon sourire était énorme. Je ne pense pas avoir rigolé autant et aussi longtemps que maintenant. Finalement peut-etre que cette cohabitation pouvait quand même marcher ?

Marcus aurait dû s’en douter qu’elle ne s’arrêterait pas ainsi, une véritable petite teigne qu’il aimait plus que ce qu’il n’aurait dû, mais elle ne perdait rien pour attendre et c’est en boxer qu’il sortait de la salle de bain, l’eau coulant toujours sur son torse et dans son dos. Chacune des gouttes lui donnaient un léger frisson sur sa peau. La serviette devait être quelque part entre la salle de bain et la cuisine, il ne se souvenait plus s’il l’avait emporté ou non, mais le regard de Marcus ne la quittait plus. Ce regard qui était celui d’un prédateur pour sa proie. Oh, ce n’était pas pour la tuer, il jouait, mais à sa façon, tranquillement, surement et usant de ses muscles dans peu de temps, il gardait un joker dans sa manche, ou plutôt dans un recoin de son esprit. Un petit sourire se dessinait sur son visage, hum elle croyait qu’il allait laisser la table entre eux deux ?

« Dis moi, tu crois vraiment que je vais te laisser me traiter de papy longtemps? »Demandait-il en haussant un sourcil. « Tu ne peux pas imaginer à quel point cela colle… »Continuait-il en posant ses deux mains bien à plat sur la table, se trouvant toujours entre eux deux. Il fit mine de faire le tour de la table, pour revenir sur ses pas et laisser ses mains à plat, prenant un léger appui. « En ta présence, j’ai toujours chaud, mais j’aurais dû t’enfermer avec moi dans cette pièce et te laisser me nettoyer… Parce qu’en fait, disons que j’aurais peut-être eut une chance de garder ma toison ! » Finissait-il en baissant le regard vers son entrejambe recouvert d’un simple morceau de tissu. « Mais si tu veux la fessée, ce n’est pas dur tu sais! »Finissait-il en sautant par-dessus la table pour l’attraper.

Il se ratait légèrement, un de ses pieds se prit dans le dossier de la chaise qu’il n’avait pas vu, mais qu’importe, il réussissait tant bien que mal à lui attraper le bras, ne se rendant pas compte d’où ils pouvaient être arrivés à cause du fait qu’elle ne cessait de lui glisser entre les mains, mais Marcus l’attrapait riant tant et tant qu’il failli perdre le souffle. Il la tenait contre lui, laissant sers bras autour de sa taille, posant sa tête contre son épaule et s’arrêtait un instant de la chatouiller. La gardant juste un instant de plus, il enlevait ses bras, se passant une main dans les cheveux.

« Finalement, cette... collocation devrait bien se passer! »Disait-il tout sourire.