L'humanité marche à reculons vers l'avenir, les yeux tournés vers le passé

Je soupirais. Oui j'étais idiote. Quoi qu'il en dise je l'étais. Je ne voulais pas donner mon cœur. Et je ne l'avais jamais fait. Jusqu'à Samuel. La plus grosse erreur de ma longue vie. Il m'avait retourné la tête, et je ne pensais plus clairement quand il était dans les parages. Et je n'aimais pas cette côté de ma personnalité. Jamais il n'aurais du croiser ma route. Ou plutôt non, jamais il n'aurait du marcher à mes côtés aussi longtemps plutôt. Je m'en voulais, oui je m'en voulais terriblement à présent. J'avais été totalement idiote oui, et pourtant je l'aimais encore, et probable que je l'aimerais toujours. Seulement ce n'est plus le cas pour lui. Dès lors qu'il a appris ma vraie nature, tout en a été fini. J'aimerais bien pouvoir être aussi catégorique que lui. Mais pour ça il me faudrait être humaine. Ce que je n'étais pas. Même si je faisais tout pour leur ressembler, jamais je ne serais humaine. Et jamais je ne comprendrais ce que ça fait d'être humaine. Je ne l'ai jamais été. Vampire née. Je n'ai jamais eu de parcelle d'humanité en moi. Peut être est-ce pour ça que j'ai tant de ferveur à les défendre?

« J'aurais préféré ne jamais connaitre çà. C'est horrible. Je me demande comment vous les humains vous pouvez le supporter. » je soupirais puis me sentais très mal face à la découverte que je faisais. Je n'avais absolument pas voulu lui faire penser à ces choses tristes qui devaient certainement encore le hanter à présent. Sa femme qui ne le reconnaissait plus. Je me demandais ce que ça pouvait faire. Pour elle. Pour lui, nul doute que ça soit dur. J'avais essayé de me mettre à la place de Raven. Mais sans succès. Est ce que j'aimerai moi aussi ne me souvenir de rien. Est ce que ça faciliterai la tâche de Samuel, de tous les autres qui voudraient me tuer? Non ça voudrait dire abandonner les Phénix. Et je ne pouvais pas. « Oui mais ça n'empêche pas que je suis désolée pour toi. » je donnais un coup de pied dans l'eau. « Et moi qui me plains de mon pauvre petit sort alors que toi ... » j'éclaircissais ma gorge.


« C’est le passé… Et puis quand j’y repense si tout ca ne serait pas arrivé, je ne serais jamais parti pour Médecins sans frontière et je n’aurais surement pas su sauvé ni soigné ces gens… faut croire que cela ne devait pas se passer ainsi… Peut-etre que c’est la même chose pour toi… » Il me tendit la main. « Allé viens, on va se mêler un peu à la populace.. je préfère me suicider dans une bière que dans un lac. » je souris largement puis pris sa main. Il avait certainement raison. « Oui. Comme on dit ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. », j'étais légèrement dubitative, mais bon pas grave. On y repensera plus tard. « Oui allons y »je le suivais doucement pour retourner à la ville la plus proche.