Ses paroles me firent sourire, bien qu’au fond elles m’inquiétaient aussi. J’ignorais si Kiran savait comment j’avais du mal à me retenir. Il avait vu ma lèvre en sang. Mais savait-il que j’avais voulu le mordre pendant l’acte ? Savait-il que j’avais peur de me laisser aller dans mes sentiments ? J’étais nouveau-née, je n’étais pas censé me promener parmi la masse. Je n’aurais déjà pas dû venir à ce concert. Trop de risques. Mais alors faire l’amour à un humain ? Mmm je pense que si Raven allait entendre ca elle allait surement dire que j’avais été très inconsciente. Mais parfois on ne réfléchit pas. Puis tout c’était bien passé. Kiran allait bien. Je ne l’avais pas touché… Enfin pas de manière sanguine en tout cas. Je frissonnais quand je sentis ses lèvres descendre dans ma nuque. Je soupirais doucement, il me taquinait, je sentais mon désir s’allumer. Et ça ne fut pas une surprise quand il me disait avoir envie de moi. Moi aussi j’avais envie de lui. Mais je savais aussi que ce n’était pas parce que j’avais réussi à tenir la première fois que j’allais y arriver une deuxième fois.

« Je risque de me transformer… »

Peut-etre que je ne le mordrais pas. Mais mes yeux risquaient de changer, et je n’avais pas envie qu’il me voit comme ca. Surtout quand il est au-dessus de moi il y a beaucoup de risques qu’il me voit. Je savais qu’il avait accepté ce que j’étais mais ce n’était quand même pas quelque chose de stimulant de faire l’amour à une vampire, surtout quand ses croques se montrent. Je l’embrassais. Oui, j’avais envie de lui, je ne pourrais jamais me défaire de cette envie. Je l’embrassais de telle manière à lui faire comprendre que moi aussi j’avais envie de lui. Mais il devait savoir qu’il y avait toujours un risque que dans ces moments intimes, j’ai envie de gouter son sang. Je savais qu’il y avait des vampires qui n’avaient aucun mal à se contrôler. Pour moi c’était encore difficile.

Je l’observais, je ne comprenais pas trop ce qu’il tentait de faire là. Il aimait mettre sa vie en danger ? Il faut croire que oui. Si ça va plus on arrête ? Il pensait sincèrement que c’était aussi facile ? Une fois lancé, je n’étais même pas sure de pouvoir m’arrêter. Non ce qu’il était en train de me faire là, c’était un véritable supplice. Car ses lèvres, ses baisers, ses caresses, tout cela me titillait le corps, ca m’existait et l’envie de le serrer entre mes jambes, de l’embrasser fiévreusement devenait de plus en plus grand. C’était une torture, car d’un côté j’avais tellement envie que lui, que ses caresses et doux baisers ne faisaient qu’augmenter mes sentiments et mes envies. Et d’un autre côté un supplice car je tentais de ne pas trop me laisser aller. J’avais peur oui, je l’avoue. Mais est-ce que ce n’était pas normal ? J’avais déjà tué pour moins et je tenais tellement à Kiran que je m’en voudrais toute ma vie s’il lui arrivait quelque chose à cause de moi. Je fermais les yeux, ma tête légèrement en arrière alors que chaque cellule de mon corps vibrait sous son toucher. Moi qui d’habitude avait toujours froid, voilà que je me retrouvais à être envahit par une chaleur incroyable.

« T’es un tortionnaire, Kiran Blackburn. »

Oh oui, à prendre tout notre temps alors que mourrais d’envie de le sentir en moi à nouveau, de s’unir. Oh oui, c’était très difficile de résister à l’envie fulgurant de l’avoir. Je l’aimais tant, mais là cela commençait à devenir difficile à résister. Pourquoi est-ce qu’il prenant tant de temps. Amoureusement je levais un peu plus ma tête, à la recherche de ses lèvres que je capturais avec passion et sans relâche. Je ne l’aurais jamais cru qu’un homme puisse me faire autant d’effet, je ne pensais pas que Kiran puisse me faire autant d’effet. Que je pouvais me ressentir si vivant, j’avais l’impression que mon cœur s’était remis à battre. Oh ce n’était qu’une illusion bien sûr. Mais c’était tellement qu’il me faisait de l’effet. Je serais mon corps contre le sien. Pourquoi est-ce qu’il me faisait languir autant.

Je souris doucement en voyant son incompréhension, ça durait quelques secondes avant qu’il comprend qu’il était en train de me torturer physiquement mais surtout émotionnellement. Il avait réussi à me faire languir et je ne voulais qu’une seule chose lui. C’était mignon de le voir rougir légèrement et murmurer un désolé, ma main glissait sur sa joue. Qui aurait cru qu’un dure comme Kiran pouvait se transformer en personnage si doux et attentionné ? Oh moi je le savais depuis bien longtemps, bien que parfois il arrivait encore à me surprendre. Cependant ce n’était pas parce que je venais de lui dire qu’il me torturait que je voulais qu’il arrête tout. Oh non, je le voulais ! Je voulais m’unir à lui, encore et encore. Mon baiser signifiait tout cela. Me maitriser ? C’était ca qu’il voulait me prouver ? Mmm peut-etre que pour le moment j’arrivais effectivement à me maitriser, peut-etre qu’avec lui j’y arrivais. Mais ce n’était pas aussi facile qu’il pouvait se l’imaginer, ce n’était pas parce que pour le moment j’y arrivais que la prochaine fois ça serait la même chose. Bien sur, cela s’apprend et à force de me retenir je ne finirais pas avoir plus aucun problème à maitriser mes tendances sanguinaires ? A moins que cela soit l’effet contraire et à force de me retenir je finis par peter un plomb ? Arf ce n’était pas le moment de penser à ça. Surtout que Kiran venait de rentrer doucement en moi. Je souris. La douceur dont il faisait preuve me donnait l’impression que j’étais fait de porcelaine.

Un soupir s’échappait de mes lèvres lorsqu’il rentrait en moi. Tous mes muscles se relâchaient, contente et heureuse de le sentir à nouveau en moi. Mon corps ne criait qu’une seule chose : ENFIN. J’accompagnais ces mouvements de va et viens sur la même cadence que lui. Mon regard ne quittait pas le sien. Les moments que j’étais en train de vivre avec lui, je voulais me les graver dans ma mémoire. Car tant pis si j’en pleure, il avait tous les droits sur mon cœur et je ne voulais plus que lui. Kiran m’avait fait un beau cadeau, il était le premier vrai humain à m’accepter pour la personne que j’étais. Bien sur il y avait eu Ruby, mais ce n’était pas la même chose. Ruby ne m’avait pas vraiment connu quand j’étais humaine, Kiran si. Je ne voulais jamais le quitter, je voulais être près de lui jusqu’à la fin de ses jours. Si notre première fois avait été remplit de passion, cette deuxième fois était plus caractérisé par la douceur et l’amour. Ce n’était pas les hormones qui parlaient, mais l’amour.

On se connaissait depuis fort longtemps. On avait chassé ensemble, on s’était passé des tuyaux sur des vampires, et on avait souvent mangé, bu et rit autour de la même table. Pourtant cela ne fut que ce soir que j’apprenais vraiment à connaître Kiran Louis Blackburn. Que j’apprenais à connaître son odeur, chaque parcelle de son corps, ce qu’il aimait, sa chaleur, son rythme cardiaque… Oui, cela ne fut que dans ce moment de pure intimité que j’apprenais vraiment à connaître Kiran. J’avais déjà connu sa brutalité et sa perspicacité sur le terrain, je connaissais aussi son envie de vengeance, le fait qu’il soit un bon père et qu’il avait tendance à penser un peu trop aux autres en s’oubliant dans l’équation. Mais cela ne fut que ce soir que je me rendais compte que Kiran Blackburn était bien plus que tous ces qualités et défauts que je venais de nommer. Il était doux, patient et il avait la capacité de pardonner et de voir à travers la brume de la vengeance et il m’aimait. Oui, c’était des choses que je venais d’apprendre et qui me faisait tomber encore plus sous son charme. Alors que je souffre de son absence dans quelques jours ou semaines, ou dans plusieurs années, cela m’importait peu. Car ce soir était une de mes plus belles nuits que je ne voudrais échanger pour rien au monde. Je l’aimais et si on était condamnés à vivre une histoire dramatique alors que cela en soit ainsi, je n’avais aucun regret. Et j’étais persuadée que je n’en aurais jamais.

Je le sentis glisser en moi m’arrachant un soupir de contentement, mes jambes ne tardaient pas à s’en rouler autour de sa taille, jetant la tête en arrière alors que je sentis ses mouvements de va-et viens en douceur remplit d’amour. Ce qui me fit sourire de bonheur. Je l’observais quelques instants droit dans les yeux, avant de me sentir obliger de les fermer à cause du changement de couleur de mes yeux. J’avais aimé notre première fois, mais j’adorais encore plus notre deuxième fois qui me semblait tout simplement parfaite. La première fois avait été poussé par nos hormones, nos sentiments naissent, et on aurait même pu se dire que ce n’était qu’une histoire d’une nuit. Mais cette deuxième fois…oh non, on ne pouvait pas nier qu’il y avait bien plus que des hormones dans cette histoire. Et dans ses bras, en formant qu’un avec lui j’avais l’impression de trouver un petit morceau du paradis perdu.

Je gardais les yeux fermer alors que je sentis que ses muscles commençaient à se détendre, un petit sourire s’affichait sur mes lèvres. C’était merveilleux et en même temps c’était un véritable supplice de résister à tout ce que mes pulsions m’ordonnaient de faire. Mais je l’aimais et je ne voulais pas lui faire du mal. Alors cette partie je devais la garder caché. Bien que Kiran savait qui j’étais ou plutôt ce que j’étais je ne voulais quand même pas me transformer en vampire sanguinaire ayant pour but unique de lui prendre son sang. Non ce n’était pas ca que je voulais, même si une grande partie de mon être ne voulait que ca. Mon cœur refusait. Je ne voulais pas le tuer, ni encore le blesser et surtout pas lui boire son sang. Je l’aimais et je voulais le garder le plus longtemps possible près de moi.

« Je t’aime. »

J’ouvrais doucement les yeux pour le regarder avec un sourire sur les lèvres. Oui, je l’aimais. Y avait pas à dire. Je le gardais contre moi, en moi, même après l’acte. Au fond je ne voulais pas qu’il parte. Je voulais le garder ainsi. Je voulais rester ainsi pour l’éternité. Bien que c’était impossible. Il avait une fille et il devait surement retourner la voir. Ma main glissait sur sa joue.

« Tu devrais peut-être rentrer… Andréa t’attend et si j’étais à ta place, j’essayerai déjà de trouver des excuses et des histoires à lui raconter quand elle tentera de découvrir ce que tu as fait ce soir. »

Je souris. Oui, il devait rentrer près de sa fille, et moi j’avais besoin de chasser de l’animal. Car oui, avec toute cette tentation que le vilain Kiran m’a fait subir, mon besoin de sang devenait plus grand. Et si je voulais continuer à ne pas être un danger pour ceux qui m’entoure je devais aller chasser. Apaiser ma petite faim pour ne pas la laisser prendre un trop grand ampleur. Je souris et l’embrassais doucement des bouts des lèvres. J’étais contente de l’avoir retrouvé et de l’avoir trouvé de cette manière. Bien sur maintenant j’allais devoir faire face à Nathan. Mais c’est la vie… Et puis on ne devait être honnête, entre lui et moi cela n’allait déjà plus avant que Kiran fasse son apparition.

Je souris, c’est bête l’amour. Ca vous rend tout gnagna, on sourit bêtement pour rien, on a l’impression de voler sur un petit nuage rose, alors qu’on sait que l’amour peut causer pas mal de soucis. Surtout notre relation. Mais ce n’était pas grave, on allait assumer. Certes il y aura des moments durs mais je m’en foutais. Tout ce qui comptait c’était lui. Lui et moi. Nous. Ah j’aimais bien le son de ce mot. Nous…. Oui, c’était cool. Je me détachais de lui et le laissait s’habiller alors que je faisais de même. Je souris doucement en voyant sa chemise. C’est vrai que j’y étais allé assez fort.

« Je suis désolée, je t’en rachèterais une nouvelle. »

Par contre pour Andréa… je n’avais aucune idée comment il allait pouvoir défendre cette chemise ou ce qu’il allait bien pouvoir lui raconter.

« Tu peux lui dire ce que tu veux… Trouver une excuse, dire la vérité… C’est toi qui vois, moi je suis le courant. »

Je souris, perso je trouvais encore bien trop tôt que Kiran parle de moi à Andréa, car cela impliquera de lui raconter ma nature. Mais c’était sa vie, c’était lui son père et c’était à lui de décider. Moi quoi qu’il décide de dire, je suis le mouvement.

“Non ca va aller. Je veux aller faire une promenade en foret avant de rentrer chez moi. »

Je souris doucement. Oui une bonne chasse était ce que j’avais besoin. Cela faisait longtemps que je n’avais plus mangé et je ne voulais prendre aucun risque. Mieux faut prévenir que guérir. Je terminais de m’habiller et posais ma main sur la portière. Je me rendais compte que j’étais heureuse. On s’était pourtant comporté comme des vrais adolescents mais je n’en avais pas honte. J’étais heureuse. Je souris doucement, je ne savais plus trop quoi dire après tout ca. Un au revoir ? Un à très bientôt ? Un tu me donnes un coup de fil et on remet ca ? Ah non je ne savais pas trop ce que je devais dire.

« Bon ben… »[ :b]

Bon ben je suis idiote, j’étais plus une adolescente. Je savais que Kiran m’aimait et je l’aimais. Alors pourquoi tourner autour du pot et continuer à ne pas savoir que faire ou dire ? Finalement je rapprochais mes lèvres des siennes, l’embrassant pour finalement souffler.

[b] « Sois prudent en roulant. »

Je lui souris et me détachais de lui. Et oui, temps pour moi de rentrer ou dans mon cas partir au restaurant dans la foret. Je lui lançais un dernier sourire avant d’ouvrir la portière et de partir en direction de la foret.